La lutte pour les fruits européens : comment les vergers s’adaptent aux hivers plus chauds


Dans cet épisode de Climate Now, nous passons en revue les dernières données du service Copernicus sur le changement climatique montrant les anomalies de température chaude pour janvier et mettant en évidence les chiffres de la glace de mer dans l’Arctique et l’Antarctique. Notre rapport se concentre sur la recherche d’arbres fruitiers mieux adaptés aux hivers plus chauds de l’Europe.

Les hivers plus chauds sont un problème croissant pour les producteurs de fruits. De nombreuses variétés européennes ont besoin d’un long hiver froid pour produire de bons fruits en été, et le changement climatique perturbe leurs cycles naturels.

Dans un verger près de Bordeaux dans le sud-ouest de la France, biologiste des plantes à la French Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnementBénédicte Wenden, a recherché des variétés de pomme, de cerise, d’abricot et de pêche capables de prospérer dans un monde plus chaud.

Son objectif à long terme est d’identifier les traits dans différents des arbres qui peuvent nous permettre de créer des variétés pour l’année 2050 et au-delà.

« Le problème que nous avons maintenant, c’est qu’avec l’augmentation des températures hivernales, le fruit les besoins en froid des arbres ne sont plus satisfaits », a déclaré Bénédicte à Climate Now. « Cela signifie qu’il n’y a plus assez de froid en hiver, et donc la floraison est irrégulière, avec de gros problèmes de production. »

C’est un problème à long terme. Hiver moyen températures en Europe ont augmenté depuis les années 1950, et la moyenne devrait augmenter dans les décennies à venir.

Les derniers chiffres semblent aller dans le sens de cette tendance. Les données du service Copernicus sur le changement climatique montrent que l’Europe vient de connaître son troisième mois de janvier le plus chaud jamais enregistré, avec des températures mensuelles supérieures de 2,2 degrés Celsius à la moyenne de 1991-2020.

A l’échelle mondiale, il y avait beaucoup de variabilité en janvier. Dans le nord de la Russie, l’Afghanistan et le Pakistan ont été plus froids que la moyenne, tandis que dans l’est des États-Unis, au Canada et en Europe, les températures ont été plus élevées que d’habitude.

Limitation des dégâts : changer de variétés de fruits

Dans son laboratoire, Bénédicte expose des échantillons de branches aux conditions chaudes du printemps alors qu’elle cherche à comprendre comment les arbres réagissent aux différentes conditions environnementales sur le plan génétique.

Son objectif est d’identifier différents traits et de développer à terme des variétés d’arbres fruitiers capables d’offrir le bon mélange pour l’avenir, même si son travail est minutieux et pourrait ne pas aboutir à une nouvelle variété parfaitement adaptée avant 30 ans.

Mais selon elle, il n’y a pas de solution simple.

« Mon avis est qu’il est préférable d’avoir un mélange de variétés. [One] variété est très bonne quand il y a des hivers doux mais pas de gel. [Another] sera bon si vous avez des hivers froids avec du gel. Il est donc préférable d’avoir un mélange de variétés pour garantir production. »

« Ça complique les choses pour les producteurs, mais ça leur donne un coussin en cas de variations de la climat, » elle a ajouté.

Garantir la production est l’un des plus grands défis auxquels est confronté le producteur biologique Philippe Sfiligoï, qui a perdu environ 60 % de sa récolte de pommes à cause des gelées tardives deux années de suite. Il a déclaré à Climate Now qu’il craignait que la même chose ne se reproduise cette année.

« S’il fait vraiment chaud la semaine prochaine, le risque est que l’arbre commence réellement à pousser », a révélé Philippe. « Et le problème est que lorsqu’un arbre démarre, il ne s’arrête pas. En d’autres termes, il a commencé son cycle. Il peut donc ralentir un peu, mais il ne pourra pas s’arrêter. Donc, si nous avons un gel dans quelques semaines c’est fini. »

Il n’y a pas de solution idéale, mais Philippe change déjà de variétés et se prépare à une planète plus chaude sur sa ferme, appelée la Vergers Bio des Pruneraies.

« [The] L’opale… peut tolérer d’avoir un peu moins de froid en hiver. La Dalinette… supporte très bien les étés très chauds. Alors petit à petit, nous adaptons effectivement tous nos vergers à ce changement climatique. »



Source link -32