La principale commission parlementaire donne son feu vert au programme de connectivité sécurisée de l’UE


La commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement européen a adopté jeudi 13 octobre son rapport sur le programme de connectivité sécurisée pour 2023-2027.

L’initiative vise à réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis des entreprises étrangères et à protéger les services de communication critiques et les données de surveillance au milieu des inquiétudes croissantes concernant les avancées militaires russes ou chinoises dans l’espace.

« Les technologies satellitaires sont essentielles pour garantir l’autonomie stratégique de l’UE. L’attaque russe contre l’Ukraine nous l’a rappelé de manière très claire », ont déclaré jeudi les principaux députés de la commission ITRE dans un communiqué commun.

La Commission avait présenté les plans de communications sécurisées par satellite à la mi-février 2022, c’est-à-dire les députés de la commission ITRE atteint un position commune en moins de sept mois.

Le premier trilogue est prévu pour le 27 octobre et le rapporteur, Christophe Grudler du groupe Renew, est convaincu qu’un accord politique pourra être conclu sous la présidence tchèque avant la fin de cette année.

La proposition vise à établir un système de communication par satellite sécurisé dans l’UE, garantissant que l’UE reste connectée en cas de cyberattaques ou de catastrophes naturelles, ce qui pourrait entraîner la panne des réseaux de communication terrestres.

Les infrastructures critiques seront mieux connectées grâce à ce système et la fourniture de services de communication par satellite à haut débit et résilients sera assurée.

Selon Grudler, le Parlement européen a voulu faire de cette nouvelle constellation de satellites un exemple en termes de durabilité spatiale et environnementale pour les débris spatiaux, la pollution lumineuse et l’empreinte carbone.

« C’est pourquoi nous avons ajouté un article dédié pour inclure des dispositions sur la durabilité », a déclaré Grudler à EURACTIV.

Les nouveaux satellites seront particulièrement utiles pour les organismes gouvernementaux et les agences de l’UE, mais ils serviront l’Europe dans son ensemble.

« T‘ensemble de l’écosystème spatial européen doit être impliqué, avec une attention particulière portée aux PME et aux start-up », ont déclaré les principaux députés européens du dossier.

Un autre accent est mis sur l’amélioration de l’accès à Internet abordable pour tous les citoyens européens, en particulier dans les régions reculées comme l’Arctique ou l’Afrique. En effet, la Commission a lié la proposition à la stratégie de passerelle mondiale de l’UE, qui vise à étendre la connectivité aux zones d’importance géostratégique.

« La connectivité sécurisée devrait participer pleinement au service universel, pour combler pleinement la fracture numérique, avec un haut débit rapide partout », a ajouté Grudler.

Alors que l’objectif principal du programme est d’améliorer les capacités de télécommunications de l’UE, selon Grudler, il devrait également renforcer d’autres aspects du programme spatial de l’UE, par exemple, avec des charges utiles pour améliorer le positionnement, l’observation de la Terre ou la connaissance de la situation spatiale.

Compte tenu des nouvelles menaces, selon le rapport, l’infrastructure doit être lancée dès que possible. Alors que la Commission avait proposé l’année 2025 pour que les États membres et les institutions de l’UE aient accès aux premiers ensembles de services gouvernementaux, le rapport ITRE l’a fixé à 2024, avec une capacité totale prévue pour 2027.

Le rapport vise à garantir le financement de l’UE et des États membres pour s’assurer que le secteur privé a suffisamment confiance pour investir dans le projet. Les États membres contribueront au moins 1,6 milliard d’euros sur un budget total de 6 milliards d’euros.

[Edited by Luca Bertuzzi/Nathalie Weatherald]





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