Lavrov soutient la tentative du Soudan de lever les sanctions de l’ONU


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Khartoum (AFP) – Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est entretenu jeudi à Khartoum avec des responsables soudanais, s’engageant à soutenir leur appel à la levée des sanctions de longue date de l’ONU contre la nation africaine.

La visite de deux jours de Lavrov fait partie des efforts russes pour renforcer l’influence sur le continent africain au milieu des vastes tentatives internationales d’isoler Moscou après son invasion de l’Ukraine l’année dernière.

« Nous sommes aux côtés de la partie soudanaise dans ses efforts pour lever les sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré M. Lavrov lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre des Affaires étrangères par intérim de Khartoum, Ali al-Sadiq.

Sadiq a souligné la nécessité pour les deux pays de coopérer aux Nations unies et de faire pression « pour une réforme… au Conseil de sécurité ».

Le Soudan a récemment appelé à plusieurs reprises l’organisme à lever les sanctions et l’embargo sur les armes imposés lors du conflit dans la région du Darfour en 2005.

Lavrov s’est entretenu jeudi avec le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, qui a mené en octobre 2021 un coup d’État militaire qui a fait dérailler la transition du Soudan vers un régime civil et déclenché des coupes dans l’aide occidentale cruciale.

Il a également rencontré l’adjoint de Burhan, Mohamed Hamdan Daglo, qui commande les puissantes forces paramilitaires de soutien rapide.

L’arrivée du diplomate russe au Soudan mercredi soir a marqué la dernière étape d’une tournée qui a inclus le Mali et la Mauritanie. Le mois dernier, Lavrov s’est rendu en Érythrée, en Angola, en Eswatini et en Afrique du Sud.

« Conditions confortables »

Le Soudan et la Russie « coopèrent dans les domaines de l’économie et de l’investissement », a déclaré M. Lavrov, saluant les efforts soudanais « pour attirer les investissements russes ».

Il a déclaré que Moscou « apprécie les conditions confortables » créées pour les sociétés minières russes opérant au Soudan.

Sadiq a souligné la nécessité pour les deux pays de coopérer aux Nations Unies et de faire pression « pour une réforme… au Conseil de sécurité » © – /AFP

Son homologue Sadiq a déclaré que le Soudan participerait à un forum Moscou-Afrique qui devrait avoir lieu en Russie en juillet.

Le Soudan s’est appuyé militairement sur la Russie sous l’homme fort Omar al-Bashir, qui a été évincé en 2019 après trois décennies au pouvoir marquées par l’isolement international et les sanctions américaines paralysantes.

Ses chefs militaires qui ont renversé Bashir ont maintenu des liens avec Moscou tandis qu’un gouvernement de transition cherchait à rétablir les relations avec les États-Unis et l’Occident.

Après le coup d’État de 2021, la Russie a déclaré au Conseil de sécurité de l’ONU que Burhan était nécessaire pour maintenir la stabilité, a déclaré à l’époque à l’AFP un diplomate s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Plus tôt cette semaine, des envoyés spéciaux et des représentants, notamment des États-Unis, de Norvège, de Grande-Bretagne, d’Allemagne et de France, sont arrivés au Soudan.

L’ambassadeur américain au Soudan, John Godfrey, a déclaré mercredi sur Twitter que les représentants étaient venus « soutenir » un accord signé en décembre entre les chefs militaires soudanais et les factions civiles.

wagner

Washington a retiré le Soudan de la liste des États sponsors du terrorisme en décembre 2020 et a nommé l’année dernière son premier ambassadeur à Khartoum en près de 25 ans.

Les États-Unis ont repoussé la tentative de la Russie d’étendre son influence parmi les pays africains.

En 2020, il a imposé des sanctions à la société russe M Invest, qui, selon le département du Trésor américain, a servi de façade au Soudan pour l’entrepreneur militaire privé russe Wagner et a obtenu des « contrats de concession pour explorer des sites d’extraction d’or » sous Bashir.

Sans mentionner le Soudan, Lavrov a défendu jeudi les opérations de Wagner dans d’autres parties de l’Afrique, affirmant que le groupe avait été déployé « à la demande directe des gouvernements ».

Le mois dernier, les États-Unis ont étendu les sanctions à Wagner pour son rôle dans la guerre en Ukraine et l’ont accusé de « commettre des violations généralisées des droits de l’homme et d’extorquer des ressources naturelles » dans les pays africains.

Le Soudan a toujours nié la présence de Wagner sur son territoire.

En décembre 2020, Moscou a annoncé un accord de 25 ans avec le Soudan pour construire et exploiter une base navale en mer Rouge qui a été négocié sous Bashir.

En 2021, l’armée soudanaise a déclaré que l’accord était en cours de « révision ».

Lavrov a déclaré jeudi que la question était en attente d’approbation législative.

Le Soudan n’a pas eu de parlement depuis l’éviction de Bashir.



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