Le Conseil de l’UE envisage de permettre aux médias de contester les restrictions de contenu en ligne


La présidence suédoise du Conseil de l’UE a proposé de donner aux médias le pouvoir de contrôler les décisions de restriction de contenu dans un nouveau texte de compromis à la loi sur la liberté des médias diffusé cette semaine.

La nouvelle loi sur les médias est une proposition législative visant à mettre en place des mesures de transparence et des garanties plus strictes en matière d’indépendance éditoriale et à renforcer ainsi la liberté et le pluralisme des médias dans toute l’UE.

Le nouveau texte de compromis, divulgué par Contextea été partagée avec les représentants nationaux du groupe de travail audiovisuel et médias, un organe technique qui prépare les travaux pour approbation ministérielle, avant une réunion mardi prochain (21 février).

Contenu en ligne

Les modifications les plus significatives du texte concernent l’article réglementant la diffusion de contenus médias sur les très grandes plateformes en ligne (VLOP) comme Facebook et Twitter, qui sont soumises à des obligations plus strictes en vertu de la loi sur les services numériques.

Dans le texte original, les plateformes comptant plus de 45 millions d’utilisateurs dans l’UE sont tenues de permettre à leurs utilisateurs de déclarer s’ils sont des médias indépendants et s’ils sont soumis à des exigences contraignantes ou volontaires en termes de normes éditoriales et de responsabilité.

Selon le nouveau compromis, dans le cadre de ces déclarations, les fournisseurs de services de médias seraient tenus de fournir les coordonnées de toutes les autorités chargées de superviser ces exigences éditoriales.

Lorsqu’il existe un doute raisonnable qu’elles sont sous surveillance réglementaire, les plateformes seraient désormais tenues de le confirmer auprès de l’autorité compétente.

Si les VLOP considèrent que le contenu des médias ne présente pas de risque systémique pour la société mais est incompatible avec leurs conditions générales, ils peuvent restreindre ou suspendre sa diffusion tout en expliquant aux médias les raisons de leur décision.

Les plateformes devraient informer immédiatement les médias de leur intention de restreindre ou de suspendre leur contenu, permettant aux médias de s’y opposer dans un « délai approprié ».

Auparavant, la capacité d’objection des médias se limitait aux décisions de suspension. En revanche, les restrictions sont beaucoup plus larges car elles couvrent le système de recommandation des médias sociaux qui pourrait rétrograder certains contenus pour une raison quelconque.

Même si les médias ne répondent pas, les plateformes devraient les informer une fois que le contenu est suspendu ou restreint.

Chaque année, ces grandes plateformes numériques devraient également publier des informations détaillées sur le nombre de cas où elles ont procédé à des restrictions et suspensions de contenus médiatiques et pour quels motifs.

Conseils

D’autres changements importants concernent les orientations sur les questions de réglementation des médias qui seront fournies par le Conseil européen des services de médias, l’organe qui remplacera l’actuel Groupe des régulateurs européens des services de médias audiovisuels.

En publiant ces orientations, la présidence suédoise souhaite que le Conseil consulte les organisations de la société civile et pas seulement les autorités nationales et les parties prenantes.

La référence au comité travaillant « en étroite coopération avec la Commission » pour conseiller les autorités nationales sur les aspects réglementaires, techniques ou pratiques de la mise en œuvre de la loi sur la liberté des médias a été supprimée.

La Commission pourrait également publier des orientations relatives à la mise en œuvre de la nouvelle loi sur les médias et de la directive sur les services de médias audiovisuels, mais uniquement pour les questions transfrontalières.

[Edited by Luca Bertuzzi/Zoran Radosavljevic]





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