Le départ de l’hiver, signe-t-il la fin de la crise énergétique en Europe ?

L’hiver européen touche à sa fin : comment l’Europe a évité une crise énergétique

L’hiver européen s’est finalement terminé cette année après trois mois de froid intense. Pourtant, il a semblé être la saison la plus longue jamais enregistrée en raison des avertissements inquiétants sur les pénuries de gaz paralysantes, la paralysie industrielle et les pannes d’électricité généralisées. Cependant, grâce à une combinaison de politiques énergétiques, de marché dynamique, de phénomènes météorologiques et d’initiatives personnelles, les Européens ont réussi à éviter le pire scénario d’une crise énergétique. Bien que l’Europe ait réussi à passer à travers l’hiver sans difficulté majeure, certaines cicatrices de la période stressante sont encore en train de guérir.

Une gestion collective de la crise

L’effort collectif pour éviter la crise énergétique s’est déroulé sous les yeux du public, avec des moments d’audace et d’hystérie. Le gaz naturel liquéfié (GNL), auparavant un produit peu connu pour les Européens ordinaires, est soudainement devenu un nom familier et une priorité politique absolue. Les hauts et les bas de la facilité de transfert de titre (TTF), plaque tournante virtuelle du commerce du gaz, ont accompagné les nombreux rebondissements de cette crise énergétique.

Des mesures fiscales coûteuses

Le succès de la gestion de la crise énergétique n’a pas été bon marché. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Union européenne a dépensé près de 400 milliards d’euros en 2021 pour l’achat de gaz, soit près de trois fois la facture de l’année précédente. Le soutien fiscal mis en place par les pays de l’UE pour protéger les citoyens et les entreprises contre la crise représente au moins 657 milliards d’euros, l’Allemagne, pays fortement dépendant du gaz, a prévu à elle seule 265 milliards d’euros.

La crise énergétique ne vient pas uniquement de l’invasion russe de l’Ukraine

Bien que la crise énergétique soit souvent présentée comme l’une des conséquences les plus tristement célèbres de l’invasion russe de l’Ukraine, elle remonte en réalité au début de la pandémie de COVID-19. La demande d’énergie a connu une baisse importante pendant les périodes de confinement et la première levée des restrictions pandémiques a entraîné une hausse spectaculaire de la demande, ce qui a conduit à une profonde inadéquation entre l’offre et la demande. Les marchés ont été pris au dépourvu et, lorsque la Russie a réduit ses flux de gaz vers l’UE, la crise s’est amplifiée.

Le pouvoir de l’épargne

La peur des coûts élevés a incité les ménages et les entreprises à réduire leur consommation bien avant que les décideurs ne le leur demandent. La demande de gaz de l’UE a chuté de 13% l’année dernière, soit 55 milliards de m3, grâce aux économies d’énergie obligatoires et aux ajustements dans les bâtiments. Même le secteur industriel a réduit les heures de production et a stimulé les importations de produits finis pour économiser de l’énergie.

Des économies temporaires plutôt que structurelles

Cependant, malgré la réussite de l’épargne d’énergie, certains des changements, en particulier les réductions industrielles, étaient temporaires plutôt que « structurels ». Elisabetta Cornago, chercheuse principale en énergie au Centre pour la réforme européenne (CER), a décrit les économies comme une « réponse impressionnante » mais a souligné qu’elles n’étaient pas des changements à long terme.

En résumé, les Européens ont réussi à éviter une crise énergétique cet hiver grâce à une combinaison de politiques énergétiques, de marché dynamique, de phénomènes météorologiques et d’initiatives personnelles. Bien que les chiffres de la facture énergétique soient élevés, les économies d’énergie ont été impressionnantes et ont réussi à aider l’Europe à passer à travers les mois les plus difficiles. Néanmoins, la réflexion non conventionnelle sera nécessaire pour parer aux crises énergétiques à l’avenir.

Source link -57