Le plan climatique de Biden tend les liens avec les alliés européens


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Washington (AFP) – Le plan d’action climatique historique du président américain Joe Biden est devenu un sujet de tension entre les États-Unis et l’Union européenne, qui craignent qu’il ne nuise à l’industrie européenne.

Alors que le ministre français des Finances Bruno Le Maire et son homologue allemand Robert Habeck se rendront à Washington la semaine prochaine pour discuter des conséquences de l’Inflation Reduction Act (IRA), voici ce que vous devez savoir :

Qu’est-ce que l’IRA ?

L’IRA, un projet de loi massif qui se concentre en grande partie sur les dépenses climatiques et sociales, fournit plus de 430 milliards de dollars d’investissements américains.

De cette somme, 370 milliards de dollars serviront à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030, ce qui en fait le plus grand programme américain de lutte contre le changement climatique.

Certains investissements prennent la forme de réductions d’impôts pour les entreprises qui investissent dans l’énergie propre, mais il existe également des subventions importantes pour les véhicules électriques, les batteries et les projets d’énergie renouvelable – s’ils sont fabriqués aux États-Unis.

L’une est une subvention de 7 500 dollars pour les ménages qui achètent des véhicules électriques fabriqués aux États-Unis, tandis qu’une autre accorde des avantages aux fabricants d’éoliennes et de panneaux solaires qui utilisent de l’acier américain.

Les mesures ont suscité des inquiétudes en Europe car elles ont un impact sur les industries clés du continent.

Comment réagissent les deux parties ?

L’IRA a fait sensation au siège de l’UE à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes, qui considèrent les diverses subventions comme discriminatoires, en particulier à l’encontre des constructeurs automobiles du bloc.

Au début du mois, l’UE a dévoilé des propositions, notamment un élargissement controversé des règles en matière d’aides d’État, en partie pour contrer la menace des subventions vertes américaines.

Les nouvelles mesures donnent de la flexibilité dans l’octroi d’aides aux entreprises du secteur des énergies vertes et renouvelables, ainsi qu’à celles impliquées dans la décarbonation de l’industrie.

Il y aura également des allégements fiscaux pour les entreprises des secteurs stratégiques nets zéro.

Mais les responsables américains et européens ont adopté un ton conciliant après de récentes discussions, soulignant leur engagement à répondre aux préoccupations de l’UE « de manière constructive ».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré en décembre après avoir rencontré des responsables européens : « Nous nous engageons à avancer ensemble, non pas aux dépens les uns des autres, mais au profit les uns des autres ».

Le Maire et la représentante américaine au commerce Katherine Tai ont convenu en novembre que les deux parties « devraient travailler ensemble pour approfondir la compréhension bilatérale de la législation », selon un communiqué.

Pendant ce temps, le sénateur américain Joe Manchin, qui a joué un rôle clé dans l’adoption de l’IRA, a exprimé sa surprise face aux réactions européennes à un moment où les États-Unis s’efforcent de lutter contre le changement climatique.

Y a-t-il une marge de manœuvre ?

Même si Biden souhaitait revenir sur certaines mesures ou élargir le nombre de bénéficiaires, ses options législatives sont assez limitées.

Le Parti démocrate de Biden a perdu sa majorité à la Chambre des représentants en janvier.

La nouvelle majorité républicaine tient à réduire les dépenses du gouvernement fédéral, menaçant de bloquer l’approbation habituelle du tampon en caoutchouc pour augmenter le plafond de la dette du pays si les démocrates n’acceptent pas de fortes coupes budgétaires.

Il n’est pas clair non plus que Biden envisage de toucher à un élément clé de son héritage présidentiel, qu’il n’a récupéré qu’après de longues négociations au Sénat.

Les subventions en question sont très populaires, notamment dans des États comme l’Ohio et le Michigan, où l’industrie automobile reste puissante. Leur statut de « swing state » leur confère un poids politique considérable.

Que veut l’UE ?

Devant l’UE, le Canada et le Mexique ont fait part de leurs préoccupations concernant l’IRA, qu’ils considéraient comme incompatible avec l’accord de libre-échange entre les trois pays nord-américains.

Ils ont obtenu une extension des subventions pour les véhicules électriques fabriqués en Amérique du Nord, un enjeu clé pour le Mexique notamment où de nombreux constructeurs mondiaux ont des usines.

C’est le type de traitement que l’UE souhaite obtenir – le bloc exhortant auparavant les États-Unis à lui accorder les mêmes exemptions.

En décembre, l’UE a déclaré qu’elle recherchait un « traitement non discriminatoire » des producteurs de véhicules propres du bloc dans le cadre des crédits de véhicules propres de l’IRA, bien que les détails pourraient s’avérer compliqués à aplanir.



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