Le point de vue du Guardian sur un accord avec l’Irlande du Nord : il est temps de battre le temps | Éditorial


Sdépasser l’horloge a parfois été un moyen utile de respecter les délais les plus insolubles de la politique nord-irlandaise. Mais l’horloge tourne actuellement sans cesse vers deux dates importantes, dont aucune n’est éloignée de plusieurs semaines maintenant, où l’arrêter ne sera pas une option pour Chris Heaton-Harris, le secrétaire d’Irlande du Nord. Heaton-Harris est engagé dans une course contre la montre, avec des implications majeures non seulement pour l’Irlande du Nord mais aussi pour la Grande-Bretagne.

Les deux dates en question sont le 25e anniversaire de l’accord du Vendredi saint le 10 avril et l’obligation légale de convoquer de nouvelles élections à l’assemblée s’il n’y a pas d’accord de partage du pouvoir entre les partis nord-irlandais avant le 13 avril. Les dates ne sont pas formellement liées. Pourtant, chacun a un puissant potentiel pour exposer la fragilité actuelle de l’accord de partage du pouvoir de 1998 à la lumière des divisions causées par le protocole d’Irlande du Nord de l’accord sur le Brexit entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne.

Pour des raisons économiques avant tout, Rishi Sunak souhaite à juste titre une relation plus commerciale avec l’UE. La ligne de protocole fait obstacle à cela. Il veut donc que l’argument soit trié et retiré de son bureau dès que possible. À cette fin, M. Heaton-Harris a travaillé dur pour renouer une relation positive avec l’Irlande et pour rechercher un terrain d’entente sur la réforme du protocole. Il espère, ce faisant, que l’hostilité des unionistes démocrates et d’autres partis unionistes pourra être abordée et qu’ils pourront être persuadés de revenir au partage du pouvoir, ouvrant ainsi la voie à une coopération pratique avec l’UE plus largement.

L’annonce importante du secrétaire d’Irlande du Nord jeudi d’une enquête publique indépendante sur l’attentat à la bombe d’Omagh en 1998, le pire incident terroriste des Troubles, doit être considérée, en partie, sous le même angle. C’est avant tout une affirmation de l’état de droit et de la responsabilité du gouvernement. Mais c’est aussi une étape de mise en confiance. C’était le bon appel, et il devrait être accompagné d’une enquête en Irlande. La portée de l’enquête remet néanmoins en cause l’approche beaucoup plus restrictive du gouvernement britannique sur d’autres questions « héritées ».

Plus tôt cette semaine, il a été signalé que la Grande-Bretagne et l’UE avaient conclu un accord douanier qui éviterait la nécessité de contrôles de routine sur les marchandises britanniques destinées à l’Irlande du Nord et qui restreindrait le rôle de la Cour de justice européenne. Cela a été considéré par certains comme un simple exercice de cerf-volant, notamment parce que l’accord putatif ne contenait rien à long terme sur la question controversée des produits d’origine animale. Mais c’est un signe que des progrès sont en cours.

Néanmoins, la positivité ne mènera le gouvernement que jusqu’à présent. De meilleures relations avec l’Irlande et l’UE sont nécessaires et bienvenues. Tout comme les progrès du protocole. Cependant, aucun de ceux-ci ne remplit les conditions du DUP pour lever son boycott du partage du pouvoir. À en juger par le ton du parti, il a le sentiment que sa ligne dure est justifiée. Un compromis n’a pas non plus d’intérêt pour l’aile Brexiter ultra-souveraine du parti conservateur. M. Sunak devrait être prêt à s’appuyer sur les votes de l’opposition pour conclure un véritable accord.

La politique d’Irlande du Nord a connu suffisamment de résultats à la 11e heure au fil des ans – l’accord du Vendredi Saint parmi eux – pour que la possibilité d’un accord cette fois ne soit pas écartée. Pourtant, à moins qu’il ne se dresse plus explicitement contre les adversaires d’un compromis qui est massivement dans l’intérêt de la Grande-Bretagne, M. Heaton-Harris ne battra pas la montre.



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