Les consommateurs français à l’abri d’un projet de doublement des prix de l’électricité


Le régulateur français de l’énergie a proposé de doubler le prix de l’électricité applicable à 80% des ménages, mais le gouvernement ne devrait pas en tenir compte car il a déjà prolongé le bouclier tarifaire jusqu’à fin 2023.

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Le régulateur français de l’énergie, la CRE, a a proposé d’augmenter le prix de détail de l’électricité de 108 % à partir de février, soit une augmentation de 176 € par rapport à aujourd’hui.

La raison de l’augmentation proposée est le prix exceptionnellement élevé de l’électricité sur le marché de gros, qui s’est établi en moyenne à 218 € par mégawattheure (MWh) au cours des deux dernières années, et a atteint une moyenne de 369 €/MWh en 2022.

Cependant, il est peu probable que le gouvernement français suive les conseils de la CRE. Auparavant, l’exécutif avait en effet déjà prolongé le bouclier tarifaire qu’il avait mis en place l’an dernier.

En conséquence, le prix réglementé de l’électricité pour les consommateurs n’augmentera que de 15 % à compter du 1er janvier.

« La CRE a calculé que sans bouclier tarifaire limitant la hausse à +15%, les factures d’électricité des ménages et des ‘petits professionnels’ ayant souscrit au tarif réglementé (tarif bleu d’EDF) auraient augmenté de +99,22%, hors taxe », le président de la CRE, Emmanuel Wargon, a récemment déclaré sur Twitter.

Tout le monde n’est pas dans le même bateau

Tous les Français ne sont cependant pas protégés par le tarif réglementé de l’électricité.

Le tarif s’applique uniquement aux ménages, aux petites collectivités locales et aux micro-entreprises qui gagnent moins de 2 millions d’euros par an avec une capacité d’abonnement inférieure ou égale à 36 kilowatts. Les particuliers et les entreprises consommant en Corse et dans les DOM-TOM bénéficient également du dispositif.

Parallèlement, les ménages chauffés à l’électricité collective sont couverts par une aide spécifique reproduisant le bouclier tarifaire. De plus, les petites et moyennes entreprises, ainsi que les micro-entreprises auxquelles le bouclier tarifaire ne s’applique pas, bénéficient d’un tampon fourni par le gouvernement.

La situation ne peut pas durer éternellement

Pourtant, les boucliers et les tampons mis en place par le gouvernement depuis le début de la crise énergétique ne peuvent pas être en place indéfiniment et jeu Parlement, les législateurs réfléchissent déjà à d’autres solutions.

Certains proposent de réformer le marché européen de l’électricité en introduisant des contrôles plus stricts de la spéculation et en revenant aux contrats à long terme.

D’autres, notamment du côté gauche de l’allée politique, veulent rompre avec toute logique de marché et ont réglementé des prix de détail qui ne seraient pas soumis à des augmentations circonstancielles s’appliquant à tous.

C’est ce que le sénateur communiste Fabien Gay a proposé dans une résolution rejetée au début du mois.

Les tarifs réglementés de l’électricité pour les consommateurs ont été multipliés par 14 au cours des dix dernières années, passant de 0,167 €/kWh en 2011 à 0,174 €/kWh aujourd’hui, selon le projet de loi rejeté par les sénateurs.

La défiance grandit en France contre le marché européen de l’électricité

Comme prévu, les sénateurs français ont rejeté jeudi 12 janvier une résolution visant à retirer le pays du marché européen de l’électricité. Mais alors que l’on s’attendait à l’échec de la résolution, le vote a au contraire révélé une défiance croissante à l’égard du marché de l’UE.

[Edited by Frédéric Simon and Alice Taylor]





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