Pour la première fois, l’immigration est le principal moteur de la croissance démographique des États-Unis, conséquence d’un déclin des taux de natalité. Une étude de l’institut Migration Policy Institute révèle que la population immigrée a augmenté de 1,6 million entre 2022 et 2023, atteignant 47,8 millions. Les immigrants représentent désormais 14,3 % de la population. La majorité provient du Mexique, et près de 75 % ont un statut légal. Des politiques d’immigration plus strictes pourraient influencer cette dynamique.
Pour la première fois depuis le début des enregistrements, l’immigration est devenue le principal moteur de la croissance démographique des États-Unis en une seule année, selon une étude récente parue mercredi.
Une analyse menée par l’institut Migration Policy Institute (MPI), qui se veut impartial, a exploré les données du Bureau du recensement des États-Unis pour la période 2022-2023. Elle révèle que la diminution des taux de natalité a largement contribué à ce phénomène.
Importance de cette évolution
Ce constat survient à un moment crucial où l’immigration, surtout celle illégale, est un sujet brûlant pour l’administration actuelle. Alors que des mesures de déportation massives sont envisagées, le déclin du taux de fécondité se révèle être un défi encore plus préoccupant pour les décideurs, tant aux États-Unis que dans d’autres nations développées confrontées à des situations similaires.
Détails clés à retenir
Entre 2022 et 2023, la population immigrée des États-Unis a augmenté de 1,6 million, atteignant ainsi 47,8 millions. Les immigrants constituent désormais 14,3 % de la population totale, un chiffre sans précédent. Le Bureau du recensement, qui a commencé à collecter des données en 1850, a observé les fluctuations de l’immigration à travers les décennies, y compris le boom du début du XXe siècle, le déclin du milieu du siècle, et la reprise progressive à partir des années 1970.
En 2023, les taux de natalité parmi les femmes américaines âgées de 20 à 24 ans ont atteint des niveaux historiques, tandis que le taux global pour les femmes de 20 à 39 ans a également diminué, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).
Des rapports récents, y compris ceux de la National Foundation for American Policy (NFAP), indiquent que de plus en plus d’immigrants intègrent le marché du travail, surpassant les travailleurs nés aux États-Unis, en raison d’une population vieillissante et d’un taux de natalité en baisse. En 2023, les immigrants représentaient environ 18 % de la main-d’œuvre totale.
Une étude distincte menée par le Center for Immigration Studies (CIS) a révélé que la population immigrée pourrait atteindre 15,8 % d’ici janvier 2025, selon leurs estimations.
Évolution de la population immigrée
En 2023, les Mexicains constituaient la majorité de la population immigrée, représentant 23 %, suivis par les Indiens (6 %) et les Chinois (5 %). Les principales contributions à la croissance de la population immigrée proviennent d’Amérique centrale et du Sud, ainsi que des Philippines, du Nigeria et d’Afghanistan. Bien que certains aient traversé illégalement la frontière sud-ouest, beaucoup ont emprunté de nouveaux chemins légaux, tels que le statut de libération humanitaire.
Près de 75 % de ces immigrants détiennent un statut légal. Environ 27 % vivent sans statut légal, mais 19 % possèdent des cartes vertes, tandis que 49 % sont devenus citoyens américains. Le nombre d’enfants vivant avec au moins un parent immigrant a également considérablement augmenté, passant de 13 % en 1990 à 26 % aujourd’hui.
La répartition de la population immigrée à travers le pays n’est pas homogène. New York se distingue avec la plus grande population d’immigrants, comptant 5,9 millions d’habitants. Cependant, Miami affiche la plus forte proportion, à 42 %. La Californie, le Texas et la Floride demeurent les États avec la plus forte concentration d’immigrants, tandis que des États comme les Dakotas ont observé une croissance de plus de 80 % de leur population immigrée au cours de la dernière décennie.
Réactions et perspectives
Le président Donald Trump a exprimé son souhait d’augmenter le taux de natalité : ‘Parce que nous voulons plus de bébés, pour le dire très gentiment. C’est pourquoi nous proposons également aux nouveaux parents de déduire les dépenses importantes liées aux nouveau-nés de leurs impôts, afin de soutenir les familles. Les traitements de fécondation in vitro sont coûteux, et c’est difficile pour beaucoup, mais j’ai toujours soutenu la FIV.’
À quoi s’attendre prochainement
Avec des politiques d’immigration plus strictes, on observe une diminution des tentatives d’entrée de migrants, ce qui devrait avoir un impact sur les données de la main-d’œuvre dans les mois à venir.
Concernant la baisse du taux de natalité aux États-Unis, l’administration Trump a exprimé le souhait de voir plus d’Américains fonder des familles, mais n’a pas encore dévoilé de plans précis à cet égard. Il reste à voir si les récentes négociations fiscales au Congrès incluront des mesures en faveur des parents ou des futurs parents, comme l’a suggéré le président.
Mise à jour le 12/03/25, 14h44 ET : Cet article a été enrichi d’informations supplémentaires.