L’UE exhorte le Rwanda à cesser de soutenir les rebelles du M23 en RD Congo


L’Union européenne, samedi 31 décembre, a exhorté le Rwanda à cesser de soutenir le groupe rebelle M23, qui s’est emparé de vastes étendues de territoire dans la province du Nord-Kivu, en RD Congo voisine.

La RDC – ainsi que les États-Unis et plusieurs pays européens – a accusé à plusieurs reprises son petit voisin d’Afrique centrale, le Rwanda, de soutenir le M23, mais ce dernier nie l’accusation.

« Environ 300 » morts dans le massacre de l’est de la RD Congo

Environ 300 personnes sont mortes lors d’une attaque contre des villageois dans l’est de la République démocratique du Congo la semaine dernière, imputée au groupe rebelle M23, a déclaré le ministre du gouvernement Julien Paluku lundi 5 décembre.

Le groupe rebelle tutsi s’est avancé ces derniers mois à quelques dizaines de kilomètres de la capitale provinciale Goma.

Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré samedi que le bloc européen avait exhorté le Rwanda à « cesser de soutenir le M23 et à utiliser tous les moyens pour faire pression sur le M23 afin qu’il se conforme aux décisions prises par l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) » et lors d’un sommet en novembre en Angola.

« Il exhorte également fermement tous les États de la région à empêcher la fourniture de tout soutien aux groupes armés actifs en RDC », a déclaré Borrell.

Il a exigé que Kinshasa « prenne toutes les mesures nécessaires pour protéger la population civile sur son territoire ».

Sous une forte pression internationale pour désarmer, le M23 a participé à une cérémonie la semaine dernière pour livrer la ville stratégique de Kibumba à une force militaire est-africaine en « geste de bonne volonté » pour la paix.

L’EAC a également déclaré que le groupe devait se retirer à la frontière entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda.

Cependant, l’armée congolaise a rapidement qualifié la remise de Kibumba de « simulacre ».

Les commentaires de Borrell sont intervenus à la suite de la publication d’un rapport d’experts de l’ONU sur la RD Congo qui indiquait qu’il avait recueilli des preuves d’une « intervention directe » des forces de défense rwandaises à l’intérieur du territoire de la RDC entre au moins novembre 2021 et octobre dernier.

Le rapport des experts indique que les troupes rwandaises ont lancé des opérations pour renforcer le M23 contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), principalement hutues, notamment en fournissant des armes, des munitions et des uniformes.

Kigali voit les FDLR comme une menace qui justifie des interventions à l’intérieur de la RDC.

Le Rwanda a également accusé la RDC – où les élections présidentielles sont prévues en décembre prochain – d’utiliser le conflit à des fins politiques ainsi que de « fabriquer » un massacre d’au moins 131 civils en novembre.

Une enquête de l’ONU a imputé la mort aux rebelles du M23.

Avant le massacre, l’Angola avait négocié des pourparlers de paix destinés à ouvrir la voie à un accord de trêve.





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