Oscars 2023: un virage bienvenu vers l’Irlande mis à part, ce sont des choix très conventionnels | Oscars 2023


Fpremièrement : beaucoup de joie en Irlande pour ses énormes succès sur la liste des nominations aux Oscars de cette année. La tragi-comédie de Martin McDonagh, The Banshees Of Inisherin, à propos de deux hommes qui se disputent dans une communauté insulaire éloignée au moment de la guerre civile, a une foule de nominations: y compris le meilleur film avec McDonagh obtenant le meilleur réalisateur et le meilleur scénario, le meilleur acteur pour Colin Farrell , meilleur(s) acteur(s) dans un second rôle pour Brendan Gleeson et Barry Keoghan et meilleure actrice dans un second rôle pour Kerry Condon. En plus de cela, Paul Mescal obtient une nomination du meilleur acteur pour sa performance dans le magnifique drame père-fille de Charlotte Wells Aftersun; The Quiet Girl de Colm Bairéad est nominé pour le meilleur long métrage international et An Irish Goodbye de Tom Berkeley et Ross White est nominé pour le meilleur court métrage.

Sinon, il y a un certain malaise face à l’attraction gravitationnelle vers le grand public: une liste de réalisateurs entièrement masculine (Charlotte Wells ou Marie Kreutzer auraient pu y entrer) et l’excellente performance de Danielle Deadwyler dans Till est ignorée dans la liste des meilleures actrices. Il y a eu un rejet hautain en ligne de la nomination d’Ana de Armas pour sa performance en tant que Marilyn Monroe dans le psychodrame condescendant d’Andrew Dominik Blonde (bien que le problème soit sûrement avec le film plutôt que De Armas), et une réponse mitigée sur les réseaux sociaux pour l’estimable Andrea La nomination de la meilleure actrice de Riseborough pour le drame indépendant difficile To Leslie, en grande partie en raison d’une réponse méfiante à une campagne virale axée sur les célébrités. Mais le toujours excellent Riseborough fait assurément bouger les choses.

Cate Blanchett prend naturellement la pole position dans la liste des meilleures actrices pour son rôle de super-chef d’orchestre très acclamé dans Tár, une supernova femelle-Furtwängler d’affichage de puissance problématique. Cependant, la liste des meilleurs acteurs est plus difficile à appeler – même s’il se pourrait bien qu’Austin Butler l’emporte pour son imitation sincère d’Elvis Presley, une performance très admirée par la défunte fille de la star, Lisa Marie Presley.

Cate Blanchett dans Tar.
En pole position… Cate Blanchett à Tár. Photographie : Everett Collection Inc/Alamy

Mais encore une fois, la mystérieuse pensée de groupe traditionnelle des prix provoque la formation de groupes de nominations autour d’une poignée de films. Il y a quelques années, le succès retentissant du drame sur le dysfonctionnement familial de Bong Joon-ho, Parasite, a suscité de nombreux commentaires sur la façon dont le cinéma coréen allait être beaucoup plus mis en valeur à Hollywood. Mais cette année, l’incroyable drame coréen Décision de partir de Park Chan-wook n’a rien eu. Et le merveilleux film Living d’Oliver Hermanus, adapté par Kazuo Ishiguro d’Ikiru de Kurosawa, a été largement ignoré – bien qu’il y ait une nomination pour le meilleur acteur pour Bill Nighy. Soit dit en passant, ce n’est pas une année exceptionnelle pour les Britanniques, bien que Roger Deakins obtienne probablement l’Oscar de la meilleure photographie pour son travail superlatif sur l’Empire de la lumière sous-estimé de Sam Mendes. Et je ne parierais pas contre le fait que la légende britannique Jeremy Thomas monte sur scène pour accepter l’Oscar du meilleur long métrage international pour le drame bressonien EO (avec son réalisateur, Jerzy Skolimowski).

Mais le grand succès de cette année est sans aucun doute la comédie dramatique multivers surréaliste Everything Everywhere All at Once des scénaristes-réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheinert, sur un propriétaire de laverie assailli par une vision d’existences alternatives et de réalités concurrentes – qui a réussi le tour vital de faire parler des électeurs et des influenceurs de l’Académie. Je suis agnostique à propos du film lui-même, et je suis dans une minorité critique en ce qui concerne le sentiment qu’il y a quelque chose de désinvolte et de hipster et (chuchotez-le) d’ennuyeux dans le film. Mais il a certainement un talent d’interprète très fort, avec pas moins de quatre nominations d’acteurs: la très appréciée Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis, Stephanie Hsu et Ke Huy Quan.

Derrière tout, partout, il y a les très populaires Banshees de McDonagh, qui démontrent une fois de plus la touche Midas de McDonagh pour un drame primé, ainsi que le film brûlant de Netflix sur la première guerre mondiale All Quiet on the Western Front, adapté du roman classique d’Erich Maria Remarque, qui aime Banshees cumule neuf nominations. Les nominations aux Oscars pour All Quiet montrent que ses 14 nominations aux Bafta n’étaient pas un hasard – et aussi, je pense, sont en partie attribuables à l’horreur du public face à la guerre de tranchées qui se déroule sur le front oriental d’aujourd’hui : la guerre russe contre l’Ukraine.

Michelle Yeoh et Jamie Lee Curtis dans Tout partout, tout à la fois.
Gros frappeur… Michelle Yeoh et Jamie Lee Curtis dans Tout partout, tout à la fois. Photo : A24/Allyson Riggs/Allstar

Sinon, le magnifique drame Tár de Todd Field, avec Blanchett dans le rôle du maestro tourmenté, obtient six nominations et montre que son cachet quasi européen se traduit par l’amour hollywoodien. Le box-office de Tom Cruise, Top Gun: Maverick, en obtient également six – la semaine dernière, l’industrie a appris que Cruise avait dit à Field exactement comment commercialiser son précédent lauréat d’un Oscar, In the Bedroom, il y a plus de 20 ans, le sauvant des coupes maladroites du producteur Harvey Weinstein .

Mais étant donné que tout le monde s’inquiète toujours du fait que personne ne verra plus de films dans les cinémas, qu’en est-il du film qui dépasse même Cruise au box-office ? Qu’en est-il du film qui maintient l’habitude du cinéma en vie et subventionne tous ces produits de luxe et de prestige – Avatar : The Way of Water de James Cameron, mettant en scène d’étranges créatures bleues nageant sous l’eau sans avoir besoin de retenir leur souffle ? Eh bien: il a des nominations pour la meilleure image, le son, les effets visuels, la conception de la production, bien qu’il ne s’agisse peut-être que d’un shoo-in pour les effets visuels et qu’il ne soit pas assez à la mode pour la saison des récompenses. Je pense moi-même que c’est la suite dont nous n’avions pas besoin, mais Cameron peut se sentir vexé la nuit.

C’est une liste intéressante et disparate: je suppose que l’autobiographie richement chaleureuse de Steven Spielberg, The Fabelmans, obtiendra la meilleure image, les Daniels obtiendront le réalisateur et le quatuor d’acteurs pourrait être Blanchett, Farrell, Hsu et Gleeson – mais De Armas ou Riseborough pourrait obtenir une vague de votes tardifs.



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