Petite Maison : Réaliser le rêve d’une vie minimaliste

Petite Maison : Réaliser le rêve d'une vie minimaliste

Regine Lorenz désire vivre dans une Tiny House après une randonnée dans les Rocheuses. Elle trouve un terrain à louer et, malgré les défis de financement et de construction, se lance dans ce projet. D’autres, comme Christian Gerber et Claudia Raemy, poursuivent également leurs rêves de Tiny Houses, chacun faisant face à des obstacles variés, mais cherchant une vie simplifiée et un retour à la nature. Ces histoires illustrent les défis et les joies de cette tendance croissante.

Regine Lorenz aspire à vivre dans une Tiny House, un projet qui a germé au cours d’une randonnée de trois mois à travers les majestueuses montagnes Rocheuses. À son retour, elle est frappée par la quantité de biens matériels qu’elle possède.

Dans la commune où elle enseigne, elle découvre un terrain constructible que le propriétaire accepte de lui louer pour une période de dix ans.

Alesch Wenger, co-président de l’association Kleinwohnformen, souligne que dénicher un terrain est la plus grande difficulté. C’est lui qui a élaboré les plans de la maison de Regine.

La tendance des Tiny Houses

Une Tiny House est définie comme toute habitation de moins de 40 mètres carrés. Dans un contexte où le minimalisme est de plus en plus valorisé et où chacun aspire à une utilisation optimale de l’espace, ces petites maisons rencontrent un grand succès. De plus, elles offrent une alternative plus économique par rapport à une maison traditionnelle.

Cependant, le rêve d’une Tiny House peut s’avérer plus coûteux que prévu. Les banques n’octroient pas d’hypothèques pour ces habitations. Elles ne proposent que des prêts, à condition que la maison ne soit pas fixée de façon permanente au sol.

Financement et construction

Pour Regine, cela se traduit par la nécessité de fournir 40 % de fonds propres, au lieu de 20 %. Le coût total s’élève à environ 300 000 francs pour une surface de 32 mètres carrés.

Sa Tiny House sera construite en douze semaines à Wolpertshausen, en Allemagne, avant d’être transportée sur son terrain par un camion lourd et une grue.

Regine bénéficie du soutien de son architecte, Alesch Wenger, qui l’accompagne tout au long du processus de construction. N’ayant aucune expérience préalable, elle se sent souvent perdue : « À chaque étape, je me sens naïve et je ne sais pas à quoi m’attendre », confie-t-elle.

Un incident de dégât des eaux retarde son emménagement, et elle rencontre également des problèmes de chauffage une fois installée. Malgré cela, Regine fait preuve d’humour.

Elle se sent épanouie dans sa « boîte à chaussures » de 32 mètres carrés et trouve même l’amour dans ce nouveau chapitre de sa vie, rencontrant son partenaire sur son nouveau lieu de résidence.

Le projet de Christian Gerber

Christian Gerber, originaire de l’Emmental, envisage une approche différente. Il projette de construire sa Tiny House lui-même en une année.

Il souhaite transformer un ancien wagon de cirque en maison, où il vivra avec sa partenaire Pascale.

Tous deux, dans la soixantaine et avec des enfants adultes, rêvent d’un mode de vie simplifié en pleine nature. « Nous voulons réduire nos dépenses », explique Christian, tandis que Pascale prend en charge les frais de la vie quotidienne durant la construction.

Le laboratoire de bois à Winterthur produit entre six et huit wagons de cirque par an, avec des coûts variant entre 50 000 et 150 000 francs, selon Tobias Jordi, responsable du laboratoire.

Recherche d’un emplacement

Après deux longues années, le wagon de 28 mètres carrés n’est toujours pas terminé, et le couple peine à trouver un emplacement malgré leurs efforts. Ils font face à plusieurs refus : à Rüeggisberg, la protection des monuments s’oppose au projet, tandis qu’à Niederwil, l’emplacement se situe en zone agricole.

À Mosegg, ils envisagent un site idéal, une école à vendre avec une cour de récréation parfaite pour leur projet. Avec 200 000 francs investis en matériaux, Christian doit jongler entre son travail d’enseignant et de chauffeur de bus pour subvenir aux besoins du couple.

Pascale, quant à elle, ressent une pression croissante en tant que principale soutien de famille, et la situation commence à peser sur leur relation. À un moment donné, Christian se retrouve à construire seul.

Après plus de trois ans, il parvient enfin à installer le wagon sur la cour de l’école à Mosegg, le site qu’il avait toujours imaginé.

Le rêve de Claudia Raemy

Enfin, il y a Claudia Raemy, une mère de deux enfants et employée de bureau qui aspire à une existence simplifiée suite à sa séparation.

Sa maison actuelle est trop vaste pour elle. « Je préfère passer du temps avec mes enfants que de passer des heures à faire le ménage », déclare Claudia. Elle pense également que se désencombrer a des effets bénéfiques sur le bien-être mental. « Vivre dans un espace plus petit est une forme de libération », soutient-elle.

Elle a repéré un terrain à la lisière de la forêt qui appartient à la commune, mais ne peut être loué qu’à des citoyens ayant le droit de construire.

Claudia obtient sa naturalisation et le droit de louer le terrain. Il lui reste alors à choisir une maison et à engager un constructeur.

Elle doit également vendre sa grande maison et finaliser son divorce pour pouvoir accéder aux fonds nécessaires. « Mon budget initial était de 300 000 francs », avoue Claudia, réalisant rapidement que cela serait insuffisant.

Ses enfants, au début, ne sont pas très enthousiastes à l’idée de déménager dans une Tiny House, étant attachés à leur maison spacieuse.

Après près de deux ans d’attente, Claudia trouve enfin un acheteur et déménage temporairement avec ses filles dans un appartement de trois pièces, sans chambre à coucher propre.

Le processus de désencombrement lui procure un soulagement, mais la pression de progresser augmente. Finalement, son divorce est finalisé et une nouvelle opportunité se présente : un menuisier du village propose de construire sa maison.

Bien qu’elle ne soit pas une Tiny House au sens strict avec ses 73 mètres carrés, elle sera fixée de manière permanente au sol, ce qui lui permettra d’obtenir une hypothèque classique. Les coûts totaux atteindront 450 000 francs.

Une planification minutieuse

Pour ceux qui souhaitent réaliser leur rêve de Tiny House, il est conseillé d’aborder le projet avec la même rigueur que pour la construction d’une maison individuelle. Une demande de