Scandale de corruption : Andrea Cozzolino arrêté en Italie tandis que Marc Tarabella est inculpé au pénal


Le scandale de corruption qui secoue Bruxelles continue de s’étendre : l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino a été arrêté à Naples sur mandat européen tandis que l’eurodéputé Marc Tarabella a été inculpé au pénal, rejoignant un groupe de quatre personnes en attente de jugement.

Selon les autorités belges, l’enquête porte sur un système présumé d’argent contre des faveurs qui impliquait de « grosses sommes » d’argent et des cadeaux « substantiels » versés pour influencer la prise de décision de l’UE.

Au moins 1,5 million d’euros en espèces ont été saisis lors de dizaines de raids.

Les pays soupçonnés d’être à l’origine du lobbying illicite sont le Qatar et le Maroc. Tous deux ont vigoureusement contesté les allégations et nié tout acte répréhensible.

L’arrestation des deux législateurs, officiellement associés au groupe socialiste, a été rendue possible après que leurs propres collègues ont levé leur immunité parlementaire au début du mois, ouvrant la voie à l’intervention de la police.

Cozzolino a été arrêté par les autorités vendredi après avoir quitté une clinique de santé à Naples et a été informé qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, ont rapporté les médias italiens.

Cozzolino a ensuite été emmené à la prison de Poggioreale et a ensuite été placé en résidence surveillée par mesure de précaution pour empêcher sa fuite.

La police belge avait tenté de retrouver l’eurodéputé lors d’une perquisition sa résidence bruxelloise mais il était déjà en Italie, ce qui a conduit à la délivrance d’un mandat d’arrêt.

Une audience d’extradition devrait avoir lieu mardi.

Cozzolino a déclaré qu’il était « calme » et qu’il faisait confiance au système judiciaire. Son avocat défend l’innocence de son client et jure de lutter contre l’extradition.

La surveillance de l’eurodéputé italien est intense depuis que son assistant, Francesco Giorgi, a été arrêté et inculpé à la mi-décembre.

Dans ses aveux divulgués, Giorgi a directement accusé Cozzolino et Tarabella d’avoir accepté de l’argent du Qatar et du Maroc, une accusation que les législateurs ont réfutée.

Élu pour la première fois en 2019, Cozzolino a été président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb, qui couvre le Maroc, jusqu’à ce qu’il soit démis de ses fonctions en raison des soupçons croissants.

Tarabella inculpé au pénal

Un autre nom qui a été sur le radar des autorités belges est Marc Tarabella.

Tarabella a été arrêté par la police belge vendredi matin alors qu’il était à Anthisnes, une petite ville francophone dont il est maire.

Dans le cadre de l’opération, la police a perquisitionné plusieurs bureaux à l’intérieur de la mairie d’Anthisnes ainsi qu’un coffre-fort bancaire situé à Liège.

Le lendemain, un juge inculpe Tarabella de participation à une organisation criminelle, corruption et blanchiment d’argent, et est envoyé à la prison de Saint Gilles.

Ce sont les mêmes accusations auxquelles sont confrontés l’eurodéputé grec Eva Kaili, son partenaire domestique Francesco Giorgi, l’ancien eurodéputé Pier-Antonio Panzeri et le directeur de l’ONG Niccolò Figà-Talamanca.

Kaili, Giorgi et Panzeri restent en prison, tandis que Figà-Talamanca a été libéré.

Des audiences préliminaires distinctes pour Kaili, Panzeri et Tarabella doivent avoir lieu jeudi, a déclaré le bureau du procureur à Euronews.

Panzeri, l’intermédiaire présumé entre les pays arabes et l’hémicycle, a signé un accord avec les autorités dans lequel il admet sa participation criminelle à des pots-de-vin et s’engage à partager des détails « révélateurs » sur le système d’argent contre faveur.

Selon les médias belges, Panzeri a avoué avoir remis 120 000 € en espèces à Tarabella en plusieurs versements en relation avec le travail de ce dernier sur les questions liées au Qatar.

Mais l’avocat de Tarabella conteste la crédibilité de Panzeri et insiste sur le fait que son client n’a jamais reçu d’argent ou de cadeau en échange d’une influence politique.

« Aucun nouvel élément n’a été présenté pour corroborer les accusations de transactions monétaires, rien de nouveau n’a été présenté. Les seuls éléments incriminants sont les propos de M. Panzeri contre mon client », a déclaré Maxim Töller dans un communiqué consulté par Euronews.

« Il suffit de la diffamation d’une personne, reconnue à la tête d’une organisation criminelle, pour provoquer un tel tsunami et salir injustement M. Tarabella. »

Élu pour la première fois au Parlement européen en 2004, Tarabella a siégé à la délégation pour les relations avec la péninsule arabique, connue sous le nom de DARP, qui couvre le Qatar, jusqu’à ce qu’on lui demande de se retirer.

En novembre, Tarabella a défendu les droits des travailleurs du Qatar dans le contexte de la Coupe du monde de football, en utilisant des arguments similaires à ceux exprimés par Eva Kaili lors de la même session plénière.

« Ce qui est important, c’est que, lorsque les lumières de la Coupe du monde se seront éteintes, l’évolution positive se poursuivra non seulement au Qatar, mais elle pourra s’étendre à tous les pays de la péninsule arabique », a déclaré Tarabella en français.

Début décembreTarabella a voté en faveur d’une dispense de visa pour les citoyens qatariens et koweïtiens, un dossier législatif qui a depuis été mis en attente.

Bien qu’ils aient été dépouillés de leur immunité parlementaire et de leurs postes en commission, Tarabella et Cozzolino restent députés européens avec un salaire après impôts de 7 146 € par mois.



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