Un eurodéputé grec reste en détention alors que les enquêtes du Qatargate se poursuivent


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Une eurodéputée grecque, Eva Kaili, a été condamnée jeudi à rester en détention en Belgique pour des allégations de corruption liées au Qatar qui ont secoué le Parlement européen, ont indiqué les procureurs.

Kaili, 44 ans, était l’un des quatre suspects arrêtés au début du mois. Elle clame son innocence et demande à l’audience de garde à vue d’accorder sa libération sous surveillance électronique.

Mais le tribunal s’est prononcé contre elle, ordonnant qu’elle reste en détention pendant un mois supplémentaire, a indiqué le parquet belge.

Ses avocats peuvent faire appel de la décision.

L’un d’eux, André Risopoulos, a déclaré aux journalistes avant la décision du juge que Kaili « coopérait de manière active » avec l’enquête belge et était disposée à porter un appareil électronique pour suivre ses mouvements si elle était libérée.

Kaili, une ancienne lectrice de nouvelles licenciée de son poste de vice-présidente parlementaire après des descentes de police ce mois-ci, est devenue le visage public de l’affaire de corruption présumée. Les responsables du Qatar ont insisté sur le fait que la monarchie du Golfe n’a joué aucun rôle dans les actes répréhensibles.

Un autre avocat de Kaili, Michalis Dimitrakopoulos, a déclaré mercredi aux journalistes qu’elle se sentait misérable, « très troublée » et trahie par son petit ami et co-accusé Francesco Giorgi.

Il a fait valoir que Kaili n’était « pas un risque de fuite et n’était pas en mesure de détruire des preuves ».

Elle a été arrêtée le 9 décembre alors que la police belge, fouillant plusieurs adresses, a trouvé 1,5 million d’euros (1,6 million de dollars) en espèces.

Audience à huis clos

Kaili a été inculpé peu de temps après et est détenu depuis.

Trois autres suspects — son partenaire Giorgi; le chef d’une ONG prétendument utilisée pour acheminer de l’argent ; et un ancien député européen devenu lobbyiste, tous italiens, ont également été arrêtés.

Tous les quatre sont accusés d' »organisation criminelle, corruption et blanchiment d’argent ».

Un juge belge a autorisé l’arrestation et la détention de Kaili au motif qu’elle aurait été prise en flagrant délit avec de l’argent, ce qui signifie que son immunité parlementaire habituelle ne pouvait pas être invoquée.

Des enquêtes distinctes ont commencé en Italie et en Grèce, et jeudi des sources judiciaires grecques ont déclaré avoir saisi un terrain de 7 000 mètres carrés (1,7 acre) acheté par Kaili et Giorgi à Paros, dans les îles des Cyclades, et gelé une banque compte détenu par le couple.

L’eurodéputé nie avoir reçu de l’argent du Qatar en échange d’avoir influencé les décisions le concernant au Parlement européen.

Le Qatar nie également les allégations de corruption et a averti que la poursuite du lien avec le scandale pourrait avoir un impact « négatif » sur les relations et ses approvisionnements en gaz naturel vers l’Union européenne.

L’audience de Kaili s’est déroulée séparément des trois autres suspects, qui ont comparu devant un tribunal belge le 14 décembre.

À cette date, le tribunal a ordonné au partenaire de Kaili, Giorgi, et à l’ancien député européen, Pier Antonio Panzeri, de rester en prison.

Le chef de l’ONG, Niccolo Figa-Talamanca, a reçu l’ordre de porter un bracelet électronique pour suivre ses mouvements, mais cela a été suspendu en appel.

Des euros dans une valise

L’avocate grecque de Kaili, Dimitrakopoulos, a déclaré la veille de l’audience du 14 décembre qu’elle ignorait l’existence de l’argent liquide – 150 000 euros, selon une source policière belge – retrouvé chez elle.

Risopoulos a déclaré au journal belge Le Soir qu’elle avait fermement nié avoir « partiellement avoué ».

Il a contredit les informations selon lesquelles elle avait admis avoir demandé à son père de retirer l’argent découvert à son adresse.

Le père de Kaili a été détenu pendant deux jours après les perquisitions de la police avant d’être relâché.

L’épouse et la fille de Panzeri ont été arrêtées en Italie en vertu d’un mandat d’arrêt européen et pourraient faire l’objet d’une extradition vers la Belgique en janvier pour répondre des accusations.

Outre l’argent trouvé dans l’appartement belge de Kaili, la police a découvert 750 000 euros dans une valise avec le père, et 600 000 autres chez Panzeri.

Un dirigeant syndical international, Luca Visentini, a déclaré mardi avoir reçu 50 000 euros de l’ONG Fight Impunity de Panzeri.

Il a déclaré que l’argent devait couvrir les dépenses de sa campagne pour prendre ses fonctions de secrétaire général de la Confédération syndicale internationale.

Visentini, qui a été détenu pour interrogatoire mais libéré tout en restant suspect, a été suspendu mercredi par le conseil d’administration du syndicat dans l’attente d’enquêtes internes.

(AFP)



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