Un magnat camerounais arrêté pour l’enlèvement et le meurtre d’un journaliste


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Un magnat camerounais a été arrêté lundi en lien avec l’enlèvement et le meurtre très médiatisés d’un journaliste, ont indiqué sa société et un responsable du ministère des Communications.

Le journaliste, Martinez Zogo, qui a été enlevé et brutalement assassiné le mois dernier, était franc contre la corruption et la magouille financière et avait souvent fait l’objet de menaces pour son travail.

Jean-Pierre Amougou Belinga, propriétaire du groupe de médias L’Anecdote, « a été arrêté (…) à l’aube », a indiqué la société.

Denis Omgba Bomba, chef de l’Observatoire national des médias, une unité rattachée au ministère des Communications, a déclaré que le magnat était « un suspect dans le meurtre de Martinez Zogo ».

Zogo, 50 ans, était directeur de la radio privée Amplitude FM et animateur d’une émission quotidienne intitulée Embouteillage.

Amougou Belinga était l’une de ses cibles. Le magnat, réputé ami de plusieurs ministres, détient des participations dans la banque, la finance, l’assurance et l’immobilier, ainsi que L’Anecdote, qui possède un quotidien du même nom et plusieurs chaînes de télévision et de radio pro-gouvernementales.

Zogo a été enlevé le 17 janvier devant un poste de police dans la banlieue de la capitale Yaoundé, et son cadavre lourdement mutilé a été retrouvé cinq jours plus tard.

Quelques jours seulement avant d’être tué, il avait parlé aux auditeurs des menaces auxquelles il était confronté.

L’arrestation d’Amougou Belinga est intervenue après que plusieurs personnes ont été interpellées la semaine dernière dans cette affaire.

Le meurtre a déclenché un tollé, y compris une protestation de 20 dirigeants camerounais contre la « longue tradition du gouvernement de banaliser l’impunité et d’accepter les atrocités ».

Le président Paul Biya, qui dirige le Cameroun d’une main de fer depuis plus de 40 ans, a appelé à une enquête complète sur le meurtre.

Le gouvernement a insisté sur le fait que le Cameroun est « un État de droit, où la liberté est garantie, y compris la liberté de la presse ».

L’Indice de la liberté de la presse de RSF classe le Cameroun au 118e rang sur 180 pays.

(AFP)



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