Customize this title in french Lectures pour la première fois de lettres d’amour non ouvertes du XVIIIe siècle adressées à des marins français | Archives nationales

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Un paquet oublié de lettres d’amour envoyées à des marins français il y a plus de 260 ans – mais jamais ouvertes ni lues auparavant – a été découvert dans les archives navales britanniques, révélant des détails intimes de la vie conjugale et familiale du XVIIIe siècle.

Cette remarquable réserve de plus de 100 lettres a été découverte par hasard aux Archives nationales de Kew par Renaud Morieux, professeur d’histoire européenne à l’Université de Cambridge, qui a demandé aux archivistes si elles pouvaient être ouvertes pour qu’il puisse les lire pour la première fois.

À l’intérieur, il retrouve des messages profondément personnels et souvent passionnés destinés aux marins capturés en 1758 à bord d’un navire de guerre français pendant la guerre de Sept Ans.

« J’ai hâte de te posséder », a écrit une épouse de marin, Anne Le Cerf, à son mari, Jean Topsent, une phrase qui peut se traduire par « s’embrasser » ou « te faire l’amour ». Elle a signé son mot « Votre obéissante épouse Nanette », un surnom affectueux. Topsent, un sous-officier, a été emprisonné en Angleterre et n’a jamais reçu la lettre.

Marie Dubosc, une autre correspondante, écrit à son mari, Louis Chambrelan, premier lieutenant du navire de guerre capturé : « Je pourrais passer la nuit à t’écrire… Je suis ta femme toujours fidèle. Bonne nuit mon cher ami. Il est minuit. Je pense qu’il est temps pour moi de me reposer. Le couple ne se reverra jamais, puisqu’elle décède l’année suivante au Havre, presque certainement avant sa libération.

Les lettres étaient destinées à l’équipage du Galatée, qui naviguait de Bordeaux à Québec lorsqu’il fut saisi par un navire britannique et emmené à Portsmouth, où ils furent emprisonnés.

L’administration postale française tentait depuis des mois de remettre au navire les lettres des proches de l’équipage, en envoyant des copies aux ports français – comme c’était une pratique courante à l’époque – dans l’espoir d’attraper le navire avant son départ. Apprenant la capture du Galatée, il transmet les lettres à l’amirauté de Londres, espérant qu’elles seront transmises aux prisonniers.

Au lieu de cela, après avoir établi que la correspondance ne contenait rien de valeur militaire, les autorités britanniques ont stocké les lettres non ouvertes, où elles seraient oubliées pendant des siècles jusqu’à ce qu’elles soient découvertes par hasard par Morieux.

« Je n’ai commandé la boîte que par curiosité », a expliqué Morieux. « Il y avait trois piles de lettres reliées par un ruban. Les lettres étaient très petites et scellées, j’ai donc demandé à l’archiviste si elles pouvaient être ouvertes et il l’a fait.

« J’ai réalisé que j’étais la première personne à lire ces messages très personnels depuis leur rédaction. Leurs destinataires n’ont pas eu cette chance. C’était très émouvant.

Lettre d'une femme à son fils Nicolas Quesnel, datée du 27 janvier 1758.
Lettre d’une femme à son fils Nicolas Quesnel, datée du 27 janvier 1758, se plaignant qu’il ne lui écrit pas souvent. Photographie : Archives nationales Renaud Morieux

Au-delà des billets-doux entre amoureux, les archives offrent des témoignages rares sur des relations familiales parfois tendues en temps de guerre. La mère d’un jeune marin, Nicolas Quesnel, lui a écrit pour se plaindre qu’il écrivait plus à sa fiancée qu’à elle. « Faites mes compliments à Varin [a shipmate], » elle a écrit. « C’est seulement sa femme qui me donne de vos nouvelles. »

Le paquet contient également une lettre de la fiancée de Quesnel, Marianne, lui demandant d’envoyer un mot à sa mère et d’arrêter de la mettre dans une position inconfortable. Elle écrit plus tard : « Le nuage noir est parti, une lettre que ta mère a reçue de toi allège l’ambiance. »

Morieux, qui a mené des recherches généalogiques sur les marins, a découvert que Quesnel avait survécu à son emprisonnement et avait ensuite rejoint l’équipage d’un navire négrier transatlantique dans les années 1760.

Avec 59 % des lettres écrites par des femmes, Morieux a déclaré qu’elles « brisent l’idée démodée selon laquelle la guerre est uniquement une affaire d’hommes. Pendant que leurs hommes étaient partis, les femmes dirigeaient l’économie du ménage et prenaient des décisions économiques et politiques cruciales ».

Il a ajouté : « Ces lettres parlent d’expériences humaines universelles, elles ne sont pas propres à la France ou au XVIIIe siècle. Ils révèlent comment nous faisons tous face aux grands défis de la vie.

Ses découvertes sont publiées dans la revue Annales. Histoire, Sciences Sociales.

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