Des réformes durement gagnées



analyse

Statut : 11/03/2023 19h30

Après trois ans et demi de cheminement synodal dans l’Église catholique, des décisions de réforme de grande envergure ont été prises. Les laïcs ont dû faire un certain nombre de compromis. Beaucoup avaient espéré plus du projet de réforme.

Par Klaus Hofmeister, rédaction de l’église HR

Vendredi après-midi, il y a eu un rare moment de soulagement et de soulagement pendant le chemin synodal. Le jeu de cache-cache dans les bénédictions pour les couples de même sexe dans l’Église catholique devrait prendre fin. L’assemblée synodale décide de célébrer officiellement les bénédictions pour les couples homosexuels. Vue de l’extérieur, la fin tant attendue de la discrimination.

D’un point de vue catholique intérieur, cependant, c’était une étape de réforme difficile à réaliser. Le Vatican l’avait auparavant expressément interdit. Mais il était clair pour tout le monde que cette décision aurait un effet signal sur la volonté de réforme de l’Église catholique et, en fin de compte, sur le succès du projet de réforme de Francfort dans son ensemble. Un autre scandale comme il y a un an, lorsque les évêques avaient refusé d’approuver un réalignement de la morale sexuelle catholique, aurait anéanti la voie synodale.

Pas de votes et abstentions

Cependant, il n’y a apparemment pas eu de réel changement d’avis parmi les évêques réformateurs sceptiques. Le vote pour les célébrations de la bénédiction n’a été possible que parce que les évêques ont exprimé leurs inquiétudes à propos de cette étape non pas par un vote « Non », mais avec une abstention. Si l’on additionnait les votes « non » et les abstentions, le texte aurait échoué et la nécessaire majorité des deux tiers des évêques n’aurait pas été atteinte lors des cérémonies de bénédiction des homosexuels.

On peut interpréter cette approche consistant à s’abstenir plutôt qu’à dire « non » comme une concession de la part des évêques. Mais s’ils l’ont fait, ce n’est pas par conviction, mais plutôt par considérations tactiques.

Plans de réforme de la « Voie synodale » catholique pour une église plus moderne

Janine Hilpmann, RH, sujets quotidiens 23 h 15, 11 mars 2023

accueillir des laïcs

Au final, ce sont surtout les laïcs qui se sont montrés accommodants. Ils ont de nouveau fait la constatation qui donne à réfléchir qu’environ un tiers des évêques ne veulent pas sauter dans le train de la réforme à long terme. Au contraire, après les interdictions de la réforme romaine des dernières semaines et des derniers mois, il y en a eu encore plus. Afin de faire passer ensemble au moins quelques balises de réforme, la majorité des laïcs qui sont résolument disposés à réformer ont accepté des compromis jusqu’à la douleur.

Afin de rendre possible la prédication des femmes, des souhaits de réforme plus ambitieux ont dû être abandonnés. Par exemple, que les femmes obtiennent la permission de baptiser, d’assister à des mariages ou d’entendre des confessions. Afin d’obtenir un vote en faveur de l’ouverture par Rome de la fonction de diacre aux femmes également, un libellé contenant une « fonction de direction diaconale » a dû être supprimé.

Le désir, si souvent exprimé dans la salle du synode, d’égalité des droits pour les femmes dans tous les offices de l’église – y compris l’ordination sacerdotale – a finalement été édulcoré au-delà de toute reconnaissance. Les arguments correspondants en faveur de l’ordination des femmes, que l’assemblée synodale avait adoptés il y a six mois, doivent désormais être « introduits dans le discours universel de l’Église ».

Ambiance tendue entre les participants

Il a été dit à plusieurs reprises que les évêques voteraient « Non » si l’assemblée n’adoptait pas les atténuations appropriées. Cela allait à l’encontre de l’honneur des dirigeants synodaux et causait des blessures. D’autant plus que les demandes de changement de grande envergure n’avaient été soumises qu’à la dernière minute. L’atmosphère était donc « tendue jusqu’au point de rupture » par endroits, comme l’a dit Mgr Bätzing, président de la conférence épiscopale. Et il a déclaré de manière autocritique que les évêques n’avaient apparemment pas appris à « jouer le jeu du synode » avant la Cinquième Assemblée Plénière.

De nombreux synodes ont investi des centaines d’heures dans la préparation de textes de réforme au cours des trois dernières années. Ils ont maintenant fait l’expérience de certains évêques qui ne se sont pas présentés pendant les préparatifs, aux audiences et à la fin ont encore exigé des changements qui auraient pu être discutés depuis longtemps.

A cet égard, d’anciens fronts ont éclaté au terme du chemin synodal. En fin de compte, certains évêques jouent à l’ancien jeu et tirent la carte du pouvoir, ont déclaré les participants. Avec toute la compréhension de la dépendance des évêques vis-à-vis de Rome et de leur intégration dans l’Église universelle : Une fois de plus, la question s’est posée de savoir à qui les fonctionnaires ont réellement la loyauté première – le pape ou le peuple de ce pays ?

Des décisions de réforme avec des conséquences

Au terme du chemin synodal de trois ans, des décisions de réforme ont été prises qui ont des conséquences. Surtout, le changement du droit du travail de l’église : les homosexuels ne peuvent plus être licenciés à cause de leur amour, ils reçoivent la bénédiction de l’église. Après tout, les femmes devraient être autorisées à montrer leur visage en chaire. C’est beaucoup moins que beaucoup l’auraient souhaité.

« Les gens veulent sortir d’une zone grise », Lothar Bauerochse, HR, vote des réformes à l’Assemblée synodale

tagesschau24 14h00, 11.3.2023

Le dur constat du chemin synodal est que le refus de la réforme n’est pas seulement à l’ordre du jour à Rome et que les changements tardent encore beaucoup trop dans cette Église. En même temps, l’Église catholique en Allemagne ne peut plus se retirer derrière la voie synodale. Le cap a été fixé avec la constitution d’un Comité synodal. Les évêques et les laïcs resteront ensemble sur le même chemin, de sorte que le changement culturel dans la coexistence des ministres et des laïcs qui a commencé à Francfort-sur-le-Main aura un autre champ de pratique.



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