La France appelle à la « cohérence » dans l’ensemble des règles européennes sur l’hydrogène


La France appelle à la « cohérence » dans la mer des textes législatifs liés à l’hydrogène après que la Commission européenne a publié hier de nouvelles règles reconnaissant la contribution de l’hydrogène d’origine nucléaire aux objectifs de décarbonation de l’UE.

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La Commission européenne a publié lundi 13 février un ensemble de règles très attendu définissant ce qui peut être considéré comme de l’hydrogène « renouvelable ».

Cela fait suite aux efforts déployés par la France pendant des mois pour garantir que l’hydrogène vert provienne également de l’électricité nucléaire à faible émission de carbone, et pas seulement des énergies renouvelables.

La France sera exemptée de la règle dite « en plus » pour l’hydrogène renouvelable, tant que le mix électrique du pays émettra moins de 18 gCO2eq/MJ – un objectif facilement atteignable par la France grâce à son parc de 56 réacteurs nucléaires.

Le récent feu vert de la Commission donne ainsi à la France la possibilité de tirer parti de ses capacités de production d’hydrogène bas carbone.

Dans le même ordre d’idées, les législateurs européens réunis jeudi 9 février en commission de l’industrie et de l’énergie du Parlement ont défini « l’hydrogène bas carbone », acceptant de le mettre sur un pied d’égalité avec l’hydrogène renouvelable dans la course à la décarbonisation.

La France a désormais l’intention de s’appuyer sur ces deux victoires importantes pour assurer la cohérence de la législation européenne sur l’hydrogène, selon Agnès Pannier-Runacher, ministre de l’énergie du pays.

« Le travail de persuasion que j’ai mené avec mes collègues européens a porté ses fruits », a déclaré Pannier-Runacher dans une déclaration à la presse lundi 13 février.

« La publication de ces hydrogène [rules] reconnaît les efforts de décarbonation réalisés par la France. Nous devons maintenant appliquer cette logique à nos objectifs d’hydrogène renouvelable dans la directive RED3 », a-t-elle déclaré en référence à la directive européenne sur les énergies renouvelables, qui est actuellement en cours de révision pour la troisième fois.

« C’est un point dur pour la France et pour ses partenaires et nous n’en sommes pas encore là », a-t-elle prévenu.

Directive sur les énergies renouvelables

Dans une « logique de parallélisme », la France insiste désormais pour que tous les autres textes européens relatifs à l’hydrogène prennent également en compte la contribution du nucléaire aux objectifs de décarbonation de l’UE.

Par exemple, Paris demande que son mix nucléaire décarboné soit pris en compte lors de la définition des objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables pour 2030.

Les négociations « ne prennent pas une tournure satisfaisante » sur cette question, a averti Pannier-Runacher au début du mois, faisant référence aux pourparlers de « trilogue » en cours sur la directive européenne sur les énergies renouvelables.

Parmi les autres initiatives de l’UE qui doivent être adaptées, citons le règlement ReFuelEU sur les carburants d’aviation et les protocoles d’accord signés avec les pays partenaires de l’UE, selon des sources françaises. Un autre est la future banque de l’hydrogène de l’UE, qui a été annoncée par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en septembre.

Pour cela, la France compte sur le soutien de l’Allemagne et de l’Espagne, avec lesquels elle a récemment signé des accords pour développer un pipeline hydrogène transfrontalier appelé H2Med.

Une application incohérente de la législation européenne sur l’hydrogène dans la directive sur les énergies renouvelables pourrait mettre en péril ce projet de gazoduc soutenu par Berlin et Madrid, a averti le bureau de Pannier-Runacher.

« Nous ne voudrions pas que le résultat de ces négociations européennes remette finalement en cause l’équilibre économique de ces projets d’infrastructures », a déclaré un collaborateur du ministre français de l’énergie. « Et c’est le risque que nous avons aujourd’hui », a ajouté l’assistant.

[Edited by Frédéric Simon]





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