Le gouvernement français résiste aux votes de censure tandis que les manifestants envahissent les rues de Paris.

Manifestations anti-gouvernementales à Paris – en images

Les opposants au président français Emmanuel Macron ont promis mardi de poursuivre leur vague de protestations après que son gouvernement ait survécu de peu à un vote de confiance. Plus de 200 personnes ont été arrêtées lors de manifestations nocturnes alors que la police a tiré des gaz lacrymogènes et des tas d’ordures ont été incendiées au milieu des grèves des ramasseurs de poubelles à Paris.

La réforme impopulaire des retraites

M. Macron, qui est resté largement en dehors de la mêlée, devrait s’adresser à la nation mercredi alors qu’il se prépare à signer la réforme impopulaire des retraites. La mesure phare du second mandat de M. Macron pourrait encore être contestée devant la Cour constitutionnelle française après que des militants de gauche ont déposé des plaintes.

Les manifestations prévues samedi se poursuivront

Yvan Ricordeau, le secrétaire national du syndicat CFDT, a déclaré que les manifestations prévues samedi se poursuivraient alors même qu’il appelait au calme après les troubles de lundi soir. « On se retrouve avec une loi qui n’a pas été votée par les parlementaires. Il y a une faille démocratique dans la façon dont les choses se sont passées », a-t-il déclaré mardi à la télévision française.

Le futur de la Première ministre, Elisabeth Borne

La Première ministre de M. Macron, Elisabeth Borne, s’est dite « déterminée à continuer » à mettre en œuvre « les transformations nécessaires pour notre pays » au milieu des interrogations sur son avenir.

Le rejet de la réforme visant à relever l’âge de la retraite

L’Assemblée nationale, qui compte 577 sièges, a rejeté la première motion de censure — portée par la coalition centriste Liot et soutenue par la gauche — par une marge de neuf voix, beaucoup plus étroite que prévu. Il a ensuite rejeté à une écrasante majorité une motion du Rassemblement national d’extrême droite, avec seulement 94 voix pour. Ce rejet signifie que la réforme visant à relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans est considérée comme adoptée par le législateur.

Les mouvements de protestation

Il y a eu une grève roulante des éboueurs à Paris, entraînant une accumulation de tas de déchets dans la capitale française. Depuis que Mme Borne a invoqué l’article 49.3 de la constitution, il y a également eu des manifestations quotidiennes à Paris et dans d’autres villes qui sont parfois devenues violentes. Au total, 169 personnes ont été arrêtées dans tout le pays samedi lors de manifestations spontanées, dont une qui a rassemblé 4 000 personnes dans la capitale. La figure de proue de l’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon a déclaré que les gens « devraient s’exprimer partout et en toutes circonstances pour forcer le retrait de la réforme ».

Un nouveau mouvement de protestation?

Des initiés du gouvernement et des observateurs ont fait craindre que la France ne se dirige à nouveau vers un autre épisode de violentes manifestations anti-gouvernementales, quelques années seulement après que le mouvement des « gilets jaunes » a secoué le pays en 2018-2019.

La légitimité du gouvernement

Pour passer, la principale motion de censure multipartite avait besoin du soutien d’environ la moitié des 61 députés des républicains traditionnels de droite. Même après que ses dirigeants aient insisté pour qu’ils rejettent les motions, 19 députés républicains renégats ont voté pour. L’un des républicains qui a voté pour la destitution du gouvernement, Aurélien Pradie, a ensuite déclaré que M. Macron devrait retirer la « loi empoisonnée ». « Il est évident aujourd’hui que le gouvernement a un problème de légitimité et le président ne peut pas rester spectateur de cette situation », a déclaré M. Pradie à BFMTV. La chef de file de l’extrême droite au parlement, Marine Le Pen, qui a défié M. Macron aux élections de 2022, a déclaré que Mme Borne « devrait partir ou être obligée de démissionner par le président ».

L’opinion publique

Un sondage réalisé dimanche a montré que la cote personnelle du chef de l’État était à son niveau le plus bas depuis l’apogée du mouvement de protestation des « Gilets jaunes », avec seulement 28 % des personnes interrogées ayant une opinion positive de lui. M. Macron a déclaré que les modifications des retraites étaient nécessaires pour éviter d’énormes déficits au cours des prochaines décennies liés au vieillissement de la population française. Les opposants à la réforme affirment qu’elle impose un fardeau injuste aux personnes à faible revenu, aux femmes et aux personnes qui occupent des emplois physiques. Les sondages d’opinion ont constamment montré que les deux tiers des Français s’opposent aux changements.

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