Le président serbe déclare que Belgrade cherche à désamorcer la situation au Kosovo


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© Reuters. PHOTO DE DOSSIER: Le président serbe Aleksandar Vucic arrive pour le sommet UE-Balkans occidentaux à Tirana, Albanie, le 6 décembre 2022. REUTERS / Florion Goga

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BELGRADE (Reuters) – La Serbie exige la libération de tous les Serbes arrêtés dans le nord du Kosovo, mais cherche également à y désamorcer les tensions suite aux tensions dans la région agitée, a déclaré dimanche le président Aleksandar Vucic.

Après une réunion du Conseil de sécurité nationale, Vucic a déclaré que les Serbes du Kosovo ne devaient pas s’engager dans la violence contre les troupes de l’OTAN et les membres de la mission de l’Union européenne sur place.

« Personne, en aucun cas, ne devrait être impliqué dans des attaques (…) contre Eulex et la KFOR », a-t-il déclaré à Reuters dans son bureau à Belgrade.

Vucic a refusé de donner des détails sur les mesures adoptées par le Conseil de sécurité nationale. A la question de savoir si Belgrade chercherait à désamorcer la situation dans le nord du Kosovo, il a répondu : « Absolument ».

Des manifestants serbes dans le nord du Kosovo ont bloqué samedi les routes principales après l’arrestation d’un ancien policier serbe. La police du Kosovo a ensuite essuyé des tirs d’armes légères à plusieurs endroits et une grenade assourdissante a été lancée sur une voiture appartenant à la mission de l’UE au Kosovo. Il n’y a pas eu de blessés.

Suite à la flambée, l’UE, les États-Unis et l’OTAN ont demandé la retenue des deux parties et ont exigé la suppression des barricades.

Vucic a accusé les autorités de Pristina et le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, d’attiser les tensions en faisant « d’innombrables mesures unilatérales ».

« Chaque fois que l’on pense que nous avons quelque chose de résolu, un autre problème émerge », a déclaré Vucic.

Les maires serbes des municipalités du nord du Kosovo, ainsi que des juges locaux et quelque 600 policiers, ont démissionné le mois dernier pour protester contre la décision du gouvernement du Kosovo de remplacer les plaques d’immatriculation émises par Belgrade par celles émises par Pristina.

Le Kosovo a ensuite accepté de reporter la décision et Belgrade a déclaré qu’il cesserait d’émettre de nouveaux numéros de voiture serbes.

Vucic a exigé la libération des Serbes du Kosovo récemment arrêtés « car ils sont détenus sur de fausses accusations » et le retrait de la police du Kosovo, conformément à un accord négocié par l’UE qui stipule le consentement des maires serbes de la région pour cela.

« La police du Kosovo n’a rien à faire dans le nord (…), surtout les gens armés (…) jusqu’aux dents », a-t-il dit. « Cela cause du malaise et de la peur au sein de la population serbe. »

Samedi, Vucic a déclaré que Belgrade demanderait à la KFOR de laisser la Serbie déployer des militaires et des policiers au Kosovo, mais a reconnu qu’il n’y avait aucune chance que l’autorisation soit accordée.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, à la suite de la guerre de 1998-99 dans laquelle l’OTAN est intervenue pour protéger la majorité albanaise du Kosovo.

Belgrade et Pristina sont en pourparlers à Bruxelles pour tenter de normaliser les relations et l’UE a déjà présenté un plan.



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