Le procureur de la CPI s’engage à poursuivre les auteurs de crimes de guerre avant la conférence de Londres

La CPI n’exclut pas la possibilité d’agir pour des crimes de guerre en Ukraine

Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a affirmé lundi que la CPI « n’hésitera pas à agir » sur d’éventuels crimes de guerre en Ukraine, alors que les ministres de plus de 40 pays se sont réunis à Londres pour discuter du renforcement du soutien à ses enquêtes sur le conflit. La réunion fait suite à la délivrance vendredi par le tribunal d’un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et sa commissaire aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova. Ils sont accusés du crime de guerre de « déportation illégale » d’enfants ukrainiens suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

Le rassemblement organisé par le ministre de la Justice Dominic Raab et son homologue néerlandais Dilan Yesilgoz-Zegerius, réunira également le ministre ukrainien de la Justice, Denys Maliuska, et son procureur général Andriy Kostin. Durant cette conférence, les ministres discuteront des enquêtes en cours sur les atrocités présumées et du financement et du soutien technique nécessaires à leur poursuite.

Des enquêtes en cours sur des atrocités présumées nécessitant un soutien pratique et financier

Dans des commentaires avant la conférence de Londres, Khan a déclaré que d’autres enquêtes de la CPI sur des atrocités présumées étaient toujours en cours, mais nécessitaient une plus grande sécurité financière et un soutien technique. « Nous avons une norme que nous devons respecter en termes de poursuites pénales. Nous ne pouvons pas tout faire à la fois. Nous n’avons pas de ressources illimitées », a-t-il expliqué à la radio BBC, avant de préciser que la CPI ne manquerait pas d’agir si des preuves fiables étaient présentées et qu’il n’y avait pas de preuves exonérantes.

Londres a déjà annoncé un financement supplémentaire de près de 400 000 £ (488 000 $) pour aider à payer le soutien psychologique des témoins et des victimes, ou pour embaucher des experts britanniques supplémentaires pour renforcer la CPI. D’autres pays soulignent également leur disposition à apporter leur soutien pratique et financier à la Cour.

Responsabilité des pays pour les crimes commis lors des guerres

Les pays membres partagent la responsabilité financière de la Cour, et celle-ci reçoit également des contributions volontaires d’organisations internationales, de particuliers et d’entreprises. Dilan Yesilgoz-Zegerius a ajouté que la communauté internationale « doit assumer la responsabilité » de veiller à ce que les auteurs des crimes commis pendant la guerre en Ukraine soient jugés. « Ensemble, nous devons établir la vérité, rendre justice et assurer la sécurité », a-t-elle déclaré.

L’événement comprend également des sessions sur la collecte de preuves et la coordination pour faire avancer les enquêtes. La CPI compte plus de 900 employés, avec un budget de 169 millions d’euros pour 2023, inférieur à sa demande d’un budget de 175 millions d’euros pour l’année.

La décision de la CPI de délivrer des mandats d’arrêt contre Poutine et Lvova-Belova faisait suite à leurs propres aveux, selon lesquels des enfants ukrainiens avaient été emmenés en Russie pendant le conflit. « Ils ne nient pas que les enfants ont traversé les frontières internationales. Ils ne nient pas qu’ils sont donnés à des étrangers russes pour adoption » a poursuivi le Procureur. « Ainsi, les éléments assez importants de l’infraction sont acceptés par les personnes concernées ».

Il a ajouté que la traite des enfants comme un butin de guerre était inacceptable et que les enfants méritaient un traitement meilleur.

Conclusion

La CPI est déterminée à poursuivre ces enquêtes et à agir sur les crimes de guerre en Ukraine. Elle informe les pays membres de la nécessité de fournir un soutien financier et technique pour permettre la collecte de preuves et la coordination pour faire progresser les enquêtes. Les mandats d’arrêt contre Poutine et Lvova-Belova illustrent l’implication de la CPI dans cette affaire et témoignent de la volonté de la communauté internationale d’agir pour mettre fin à ces crimes. Il est essentiel que les auteurs de ces crimes soient traduits en justice pour que la vérité puisse être établie et que les victimes aient droit à la justice et à la sécurité.

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