L’Italie ouvre des pourparlers sur un nouveau gouvernement alors que la coalition s’oppose à l’Ukraine


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Rome (AFP) – Le président italien a entamé jeudi des consultations sur la formation d’un nouveau gouvernement après la victoire de la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni aux élections du mois dernier, alors que les tensions sur l’Ukraine menaçaient l’unité de sa coalition.

Meloni, 45 ans, devrait être nommée première femme Premier ministre d’Italie à l’issue des pourparlers, qui devraient se terminer vendredi, après que son parti post-fasciste des Frères d’Italie soit arrivé en tête des sondages du 25 septembre.

Mais le processus largement procédural a été éclipsé par la fuite d’un enregistrement de l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi – dont le parti Forza Italia fait partie de la coalition de Meloni – parlant de ses liens chaleureux avec Moscou et semblant imputer la guerre en Ukraine à ses président, Volodymyr Zelensky.

Meloni, dont le parti est eurosceptique mais qui a fortement soutenu le soutien occidental à Kyiv et les sanctions contre la Russie, a publié une déclaration mercredi soir pour clarifier sa position.

« J’ai l’intention de diriger un gouvernement avec une ligne de politique étrangère claire et sans équivoque », a-t-elle déclaré, après plus de 24 heures de silence sur la fuite.

« L’Italie fait pleinement, et la tête haute, partie de l’Europe et de l’Alliance atlantique. »

Sa déclaration comprenait un avertissement clair à ses alliés, qui incluent également Matteo Salvini du parti d’extrême droite de la Ligue, qui a également précédemment exprimé son admiration pour le président russe Vladimir Poutine.

« Quiconque n’est pas d’accord avec cette pierre angulaire ne pourra pas faire partie du gouvernement, même au prix de ne pas former de gouvernement », a déclaré Meloni.

Berlusconi, 86 ans, a également déclaré dans un communiqué que sa position personnelle et politique « ne s’écarte pas de celle du gouvernement italien (et) de l’Union européenne » sur l’Ukraine.

Mais les tensions ne font qu’ajouter aux inquiétudes que la coalition de Meloni, maintenue par le besoin d’une majorité parlementaire, aura du mal à maintenir une politique cohérente sur les questions étrangères, et autres.

« Meloni, roulette russe », titrait jeudi le journal La Repubblica.

Bientôt la prestation de serment

La nomination de Meloni est une évidence, mais en vertu de la constitution italienne, le président Sergio Mattarella ne la nommera qu’après avoir tenu des pourparlers officiels avec tous les principaux partis.

Le président nouvellement élu du Sénat, le vétéran des Frères d’Italie Ignazio La Russa, a été le premier à arriver au grand palais présidentiel du Quirinal à Rome, qui abritait autrefois des siècles de papes.

Puis est venu le président de la chambre basse du parlement, suivi de petits partis et de représentants du principal parti de l’opposition, le Parti démocrate de centre-gauche.

Vendredi matin, c’est au tour des représentants de la coalition de Meloni, avec des spéculations qu’elle pourrait être invitée à former un gouvernement dès vendredi après-midi.

Elle devra ensuite confirmer qu’elle est en mesure de former un gouvernement avec ses alliés, et pourrait prêter serment avec ses ministres dès le week-end.

Cependant, le processus d’attribution des postes les plus élevés a été difficile, Berlusconi et Salvini – dont les partis n’ont remporté que 8 et 9 %, respectivement, aux élections, bien en deçà des 26 % de Meloni – cherchant de l’influence.

L’allié de Berlusconi, Antonio Tajani, ancien président du Parlement européen, est largement pressenti pour devenir ministre des Affaires étrangères.

Pendant ce temps, le vétéran de la Ligue Giancarlo Giorgetti a été nommé ministre de l’Economie, avec la responsabilité de guider l’Italie endettée à travers une crise déclenchée par la flambée de l’inflation liée à la guerre en Ukraine.

Le Premier ministre sortant Mario Draghi, ancien chef de la Banque centrale européenne parachuté pour diriger un gouvernement d’union nationale en février 2022, n’a aucun rôle formel dans le processus de consultation.

Il s’est rendu jeudi à un sommet de l’Union européenne à Bruxelles et devait rentrer à Rome vendredi après-midi.



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