Revue LPO/Gardner – sortie magique pour le concerto pour piano « injouable » de Tippett | Musique classique


JTrois compositeurs très anglais mais très différents – Samuel Coleridge-Taylor, Michael Tippett et Edward Elgar – ont composé le dernier programme du London Philharmonic sous la direction d’Edward Gardner. La pièce maîtresse était incontestable : une sortie rare mais tout à fait convaincante pour le concerto pour piano fluide mais enchevêtré de Tippett de 1953-55.

Il a été condamné comme injouable par le soliste Julius Katchen, qui est sorti peu de temps avant qu’il ne devait donner la première. Ces jours-ci, surtout entre les mains de Steven Osborne, un champion de l’œuvre, cela semble une erreur de jugement extraordinaire sur un concerto qui a fait ses preuves. Entre les mains d’Osborne, le concerto n’était pas simplement jouable mais joué avec éloquence. Il serait difficile d’imaginer un récit plus convaincant que celui que, jouant sur la partition, il a évoqué ici.

Les esprits qui animent l’œuvre sont le quatrième concerto de Beethoven, dont il fait écho au lyrisme et à la structure en plusieurs points, et le sens distinctif du plaisir et de la fantaisie de Tippett. Celles-ci prennent leur envol dans la partition lapidaire du concerto, dans laquelle le soliste n’est jamais conflictuel ou dominant. Au lieu de cela, c’est l’interaction concertante du soliste avec des groupes d’instruments, le plus frappant avec la flûte, le violon et le célesta, qui retient l’attention. Le rappel d’Osborne, une improvisation sur un air de Keith Jarrett, était tout aussi magique.

Le Prélude solennel pour orchestre de Coleridge-Taylor, qui a précédé le Tippett, était une autre sorte de curiosité. Jouée pour la première fois au festival Three Choirs en 1899, la partition a ensuite disparu, c’était donc sa première à Londres, 124 ans plus tard. C’est une pièce majestueuse, avec la clarté de partition et le professionnalisme habituels du compositeur, mais elle n’a rien de l’audace orchestrale qui imprègne la première symphonie d’Elgar, qui occupait la seconde moitié du programme.

Ici, Gardner était dans son élément, dans une performance parfaitement mise en scène qui mettait l’accent sur les qualités exploratoires plutôt que sur les qualités traditionnelles de l’écriture symphonique d’Elgar. Cette symphonie peut avoir ses pieds au 19ème siècle mais, même à la fin, elle regarde constamment vers l’avant et non vers l’arrière. Gardner comprend cette dualité, et la LPO a répondu avec l’engagement qui commence à caractériser leur partenariat.



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