Revue Phaedra – La réimagination de Simon Stone passe de la tragédie à la comédie | Théâtre national


Ja tragédie grecque antique du désir illégitime d’une femme pour son beau-fils, suivi d’une fausse allégation de viol lorsqu’il la rejette, n’est pas facile à faire revivre à notre époque. Mais il pourrait s’enrichir de résonances modernes autour du désir post-ménopausique.

La réimagerie de Simon Stone, qui s’appelle « une nouvelle pièce après Euripide, Sénèque et Racine », semble d’abord méconnaissable. Phaedra est devenue Helen (Janet McTeer), une politicienne charismatique qui tombe amoureuse de Sofiane (Assaad Bouab), le fils de son ancien amant marocain aujourd’hui décédé.

Nous rencontrons Helen à la maison avec sa famille et ils sont gentiment satirisés : la fille parle avec ferveur de son privilège, le jeune fils écoute du « rap philosophique contre-culturel » et il semble que le mythe ait été repensé comme une comédie bourgeoise. de mœurs.

Mais le cœur est là : la passion illicite d’Helen la ravive et la mène à sa perte. La production de Stone se met aux prises avec les désirs d’une femme dans la quarantaine et introduit une critique postcoloniale des désirs (peut-être exotiques) d’Helen.

  Le set de Chloé Lambford.
Le set de Chloe Lamford pour Phaedra. Photographie : Johan Persson

C’est un terrain potentiellement fructueux, mais le ton de la pièce passe à plusieurs reprises de la comédie au drame sérieux, ce qui sème la confusion sur ce qu’elle essaie de dire ou de faire. Il est chargé de rebondissements, pas tous convaincants, qui entravent toute profondeur psychologique. Helen est finalement devenue une caricature, gâtée et obsédée par elle-même.

La performance de McTeer est tout de même solide. Il y a une scène de sexe dans laquelle Helen parle de manière touchante à Sofiane de la façon dont son amour l’a fait se sentir à nouveau vivante. Après cela, des messages clairs indiquent qu’elle a été une mère négligente pour sa fille (Mackenzie Davis), une collègue obsédée par son amie (Akiya Henry, très bon), une épouse ratée pour son mari (Paul Chahidi) et une exploitante. amoureux. Mais l’alchimie entre Helen et Sofiane n’est pas là, il est donc difficile d’investir dans leur relation.

Les anciens dramaturges ont travaillé avec plusieurs versions du mythe de Phèdre, dont une impitoyable dans laquelle elle est une méchante lubrique et une autre dans laquelle elle est autant une victime que son beau-fils Hippolyte. Ces versions se rencontrent et s’affrontent ici.

Dans son esthétique, la production ressemble à un drame télévisé, avec des scènes courtes et percutantes, de la noirceur entre les deux et une voix off du père décédé de Sofiane en arabe avec traduction sur un écran. L’ensemble de Chloe Lamford est une boîte transparente rotative avec des barres en forme de fenêtre. Nous regardons dedans, voyeurs dans la vie d’Helen. C’est visuellement saisissant mais nous garde à distance, même dans les scènes d’intimité, et nous restons des voyeurs jusqu’au bout, jamais autorisés à entrer dans l’esprit ou le cœur de Phaedra.



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