Terence Blanchard et la revue E-Collective – grooves en quête et solos torrides | le jazz


jeCela fait 41 ans que le trompettiste américain Terence Blanchard est monté pour la première fois sur la scène du Ronnie Scott’s de Londres. En 1982, Blanchard était un jeune parvenu de la Nouvelle-Orléans faisant une tournée de bebop rapide et de swing enivrant avec l’homme d’État Art Blakey. Dans les années qui ont suivi, il a établi son propre ton incisif au cor, collaborant régulièrement avec Herbie Hancock, a remporté deux nominations aux Oscars pour ses musiques de films de Spike Lee et, en 2021, est devenu le premier compositeur noir à avoir un opéra à New Métropolitaine de York avec le feu enfermé dans mes os.

De retour au sous-sol de Ronnie’s ce soir, Blanchard exploite ses décennies d’expérience en tant que sideman et compositeur pour diriger un ensemble inhabituel et expansif, comprenant son groupe E-Collective axé sur le groove ainsi que le classique jazz Turtle Island String Quartet.

Blanchard est adroit derrière son bec, ouvrant son set avec les lignes fractales de The Elders de Wayne Shorter et parvenant au solo avec une belle langueur au milieu des éclats rythmiques serrés du batteur Oscar Seaton et du pianiste Taylor Eigsti. La fusion jazz-funk d’Herbie Hancock est quant à elle canalisée sur le groove entraînant de I Dare You, avec un solo torride du guitariste Charles Altura.

C’est cependant la présence du Turtle Island String Quartet qui fait le spectacle. Se soudant aux lignes mélodiques des numéros Absence et The Elders, ils donnent un ton empilé, presque synthétisé aux compositions itinérantes, tandis que sur le morceau de clôture Chaos, ils se glissent entre les cris de forme libre de Blanchard et donnent une forme ondulante au rythme toujours croissant de la mélodie.

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Les points forts de Blanchard résident dans son contrôle confiant. Derrière le cor, il ne souffle jamais la peinture sur les murs – même si cela peut être le bienvenu à certains moments – mais s’assoit plutôt et donne l’équilibre comme un chef d’orchestre permettant à son orchestre de chanter. En fait, le point culminant de la soirée ne met pas du tout en vedette Blanchard. Il s’agit plutôt d’une performance de cordes solo qui traverse tout, de la musique de violon irlandaise au bluegrass, en passant par le swing et la grandeur classique, gardant le public captivé alors que les genres et les tempos changent à volonté.

La capacité de Blanchard à donner aux autres la vedette le place finalement dans la lignée des grands du jazz comme son ancien camarade de groupe Blakey, constamment à la recherche du prochain moment de beauté intuitive, peu importe d’où il vient.



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