Changement climatique : Susan Solomon affirme que les gens s’inquiètent suffisamment pour stimuler l’action climatique
Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient d’être publié, et selon le professeur du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Susan Solomon, nous n’en avons pas fini avec le réchauffement climatique. Elle estime que d’autres surprises surviendront, ce qui rendra la situation climatique encore plus difficile. Ce rapport prévient que si nous n’agissons pas plus rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l’objectif crucial d’un réchauffement limité à 1,5 degré Celsius pourrait être atteint dès le début des années 2030.
Dans cette interview accordée à l’AFP, Solomon parle de son expérience en tant qu’ancien membre du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU et explique pourquoi le changement climatique n’a pas suscité la même urgence que la lutte contre le trou dans la couche d’ozone.
Le protocole de Montréal et la mobilisation populaire
En 1985, le British Antarctic Survey a découvert le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, et c’était un moment effrayant. Les gouvernements ont rapidement agi pour éliminer progressivement les produits chimiques nocifs pour la couche d’ozone, tels que les chlorofluorocarbures (CFC), grâce à la signature du Protocole de Montréal en 1987.
Solomon explique que le protocole a été signé rapidement car le problème était personnel pour les gens, qui craignaient les effets sur la peau, la cataracte et les yeux. Le changement climatique, en revanche, n’a pas suscité la même urgence car les gens ne croient pas que les solutions sont pratiques ou abordables.
Cependant, Susan Solomon pense que les choses commencent à changer, et que les jeunes s’impliquent davantage dans la lutte contre le changement climatique. Elle estime que cette mobilisation populaire est un incitant pour les politiciens à agir plus rapidement.
Les principales questions sans réponse sur le changement climatique
Le changement climatique soulève de nombreuses questions sans réponse, selon Susan Solomon. Par exemple, comment les trajectoires des tempêtes vont-elles changer ? Assisterons-nous à une augmentation des vagues de froid extrêmes dans l’air arctique ?
Solomon s’inquiète également de la fonte des calottes polaires et de ses répercussions sur les populations côtières et les États insulaires du monde entier. Elle s’interroge également sur l’impact du changement climatique sur l’approvisionnement en nourriture et en eau.
Enfin, les questions les plus difficiles à comprendre sont celles qui impliquent le croisement entre la biologie et la physique. À titre d’exemple, il y a actuellement une baisse de 30 % de la population d’insectes dans le monde, et les scientifiques ne savent pas pourquoi.
Conclusion
Pour Susan Solomon, il est important de continuer à mener des recherches pour comprendre les effets du changement climatique sur notre planète. Bien que la situation soit préoccupante, elle reste optimiste quant à la mobilisation croissante des citoyens pour la lutte contre le changement climatique. Elle espère que cette mobilisation incitera les politiciens à agir plus rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour protéger notre planète.
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