Le dirigeant burkinabé Sankara sera enterré sur le site de l’assassinat


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Ouagadougou (AFP)- Le corps du leader révolutionnaire vénéré du Burkina Faso, Thomas Sankara, doit être enterré aux côtés de 12 camarades à l’endroit où ils ont été assassinés en 1987, a annoncé vendredi la junte au pouvoir.

La cérémonie aura lieu « en février » à l’emplacement d’un mémorial qui marque déjà le lieu, a indiqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication Jean-Emmanuel Ouedraogo, sans donner de date.

Sankara est arrivé au pouvoir en août 1983 en tant que capitaine de l’armée à seulement 33 ans.

Surnommé le Che Guevara de l’Afrique, il était un marxiste-léniniste fougueux qui a fustigé l’Occident pour le néo-colonialisme et l’hypocrisie.

Il a changé le nom du pays de la Haute-Volta de l’époque coloniale en Burkina Faso – « le pays des hommes honnêtes » – et a fait adopter une série de réformes, notamment la promotion de la vaccination et l’interdiction des mutilations génitales féminines.

Sankara a été idolâtré par les partisans du panafricanisme et de l’égalitarisme, mais son mandat a été de courte durée.

Lui et une douzaine d’autres dirigeants ont été abattus par un commando lors d’une réunion du Conseil national révolutionnaire au pouvoir dans la capitale Ouagadougou le 15 octobre 1987.

Les tueries ont eu lieu le jour même où le compagnon d’armes de Sankara, Blaise Compaoré, a pris le pouvoir.

Il a régné pendant 27 ans, au cours desquels la mort de Sankara était un tabou strict. Il a été évincé par des manifestations publiques et s’est enfui en Côte d’Ivoire.

Après la chute de Compaoré, les 13 corps ont été exhumés d’un cimetière à la périphérie de la ville pour une enquête.

Cela a conduit à un long procès qui a abouti en avril 2022 à des peines à perpétuité par contumace pour Compaoré et le chef d’escouade présumé, et à une peine similaire pour un général détenu qui avait été commandant de l’armée à l’époque.

À la lumière de ce procès, les 13 devraient être enterrés « honorablement », selon le communiqué de vendredi.

Le Burkina Faso, un État enclavé au cœur du Sahel de l’Afrique de l’Ouest, lutte contre une insurrection djihadiste vieille de sept ans qui a fait des milliers de morts et chassé plus de deux millions de personnes de leurs foyers.

La colère au sein de l’armée face à l’incapacité d’endiguer l’effusion de sang a contribué à déclencher deux coups d’État l’année dernière.



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