Première visite de François à Bahreïn pour cimenter les liens avec l’islam


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Cité du Vatican (AFP) – Le pape François deviendra le premier pontife de l’histoire à se rendre à Bahreïn, lors d’un voyage cette semaine qui devrait cimenter les liens avec l’islam, mais qui est également marqué par des accusations de violations des droits de l’homme dans l’État du Golfe.

La visite de jeudi à dimanche – le 39e voyage international de la papauté de François – intervient trois ans après son voyage historique aux Émirats arabes unis en 2019, où il a signé un manifeste musulman-chrétien pour la paix.

Mais certains groupes de défense des droits de l’homme espèrent maintenant que François fera pression sur le dirigeant sunnite de Bahreïn, le roi Hamad bin Isa Al-Khalifa, pour qu’il mette fin à la répression contre les musulmans chiites dans le pays, alors même que le bilan des droits du voisin, le Qatar, a attiré davantage l’attention ces derniers mois avant le Coupe du monde.

Le pontife argentin, 85 ans, a fait de la sensibilisation des communautés musulmanes une priorité pendant son pontificat, visitant des pays du Moyen-Orient, dont l’Égypte en 2017 et l’Irak l’année dernière, tout en promettant un dialogue interreligieux avec les principaux religieux musulmans.

Vendredi, François prévoit de rencontrer la plus haute autorité de l’islam sunnite, le cheikh Ahmed al-Tayeb, le grand imam de la prestigieuse mosquée Al-Azhar du Caire et centre d’apprentissage islamique, au palais de Sakhir, dans le centre du pays.

Les deux chefs religieux ont signé un document conjoint à Abou Dhabi en février 2019 s’engageant à la coexistence interreligieuse entre chrétiens et musulmans. Cette visite a marqué la toute première visite d’un pape dans la région du Golfe, où l’islam est né.

François rencontrera également le Conseil des sages musulmans basé à Abou Dhabi pour un forum « Est et Ouest », avec les communautés musulmanes en Occident, les crises humanitaires, les questions climatiques et les relations islamo-chrétiennes à l’ordre du jour.

Tolérance religieuse?

Vendredi également, le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde – qui devrait être confiné à un fauteuil roulant pendant son voyage en raison de douleurs persistantes au genou – dirigera une prière œcuménique dans la cathédrale caverneuse Notre-Dame d’Arabie d’Awali, qui a ouvert ses portes en décembre .

La cathédrale qui peut accueillir plus de 2 000 personnes a été construite pour servir les quelque 80 000 catholiques de Bahreïn, principalement des travailleurs d’Asie du Sud, notamment d’Inde et des Philippines.

Bahreïn, comme les Émirats arabes unis, est considéré comme une nation arabe relativement plus tolérante Mazen MahdiAFP

Bahreïn, comme les Émirats arabes unis, est considéré comme une nation arabe relativement plus tolérante, en comparaison avec l’Arabie saoudite ultra-conservatrice sunnite – citée à plusieurs reprises par les groupes de défense des droits de l’homme pour ses abus – dont la monarchie absolue ne reconnaît pas la liberté de religion et qui interdit tous les lieux de culte non musulmans.

Pourtant, les ONG continuent de citer la discrimination, la répression et le harcèlement à Bahreïn par l’élite sunnite contre les chiites, la répression des personnalités et des militants de l’opposition, et d’autres abus.

L’organisation à but non lucratif Americans for Democracy and Human Rights à Bahreïn a écrit ce mois-ci que les lois sur la liberté religieuse du pays n’étaient « qu’un acte de subterfuge, imprimé sur papier comme un moyen pour la famille dirigeante bahreïnite d’accéder aux avantages de l’amitié avec un monde plus puissant dirigeants et obscurcir la misère de leurs violations des droits de l’homme ».

Le groupe a exhorté le pape – qui a fait de la défense des personnes marginalisées une marque de fabrique de son pontificat – d’attirer l’attention sur la « discrimination endémique » à l’encontre des chiites de Bahreïn.

Lundi, Human Rights Watch a publié un rapport documentant la « marginalisation ciblée des personnalités de l’opposition » à Bahreïn au cours de la décennie qui a suivi le déclenchement des manifestations pro-démocratie en 2011.

La course annuelle de Formule 1 de Bahreïn a également fréquemment suscité des critiques sur le bilan du pays en matière de droits humains. En 2011, le Grand Prix a été annulé au milieu de la dure répression à la suite des manifestations.

La visite de Francis se profile à l’horizon de la Coupe du monde plus tard ce mois-ci dans le Qatar voisin, qui a mis en lumière son bilan en matière de droits de l’homme, en particulier le traitement de ses travailleurs migrants à faible revenu, des femmes et de la communauté LBGTQ.

Flocage en masse

Samedi, le pape célébrera une messe dans un stade de la deuxième ville de Bahreïn, Riffa, devant 28 000 fidèles attendus, selon le prêtre Charbel Fayad.

« Nous sommes heureux de voir de nombreux chrétiens de la région », a-t-il dit à l’AFP, disant attendre des fidèles d’autres pays du Golfe.

Le pape – qui conclut son voyage dimanche à Manama en dirigeant une réunion de prière avec le clergé catholique – a visité divers pays à majorité musulmane au cours de son pontificat, notamment la Jordanie, la Turquie, la Bosnie-Herzégovine, l’Égypte, le Bangladesh, le Maroc, l’Irak et plus récemment en septembre, Kazakhstan.



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